Présentation de l'éditeur:
Jean, mon frère, venait d’acheter un voilier et m’invitait à passer quelques jours en mer. Je n’étais pas certain que ce soit une bonne idée que nous partions en vacances ensemble.
Quand je dis « nous », je ne pensais pas à Jean.
Je pensais à Jeanne.
À Jeanne et moi.
« Pour nous distraire, Jeanne nous invita à regarder le Vésuve au loin. Le volcan ressemblait à un volumineux nuage de brume. Mon regard glissa sur la côte, embrassant d’un coup toute la baie ouverte sur le large. Ce n’était pas seulement de Naples dont nous nous éloignions, mais de la terre elle-même, ferme et rassurante. »
Vincent Almendros publie son deuxième roman « Un été » dans le sillage du premier « Ma chère Lise » qui donnait à entendre une version moderne de « Lolita » de Nabokov.
Ici, dans un huis clos marin, Pierre et Jeanne, curieux doubles, s’aiment envers et contre tous, contre vents et marées et malgré les liens du sang. Deux couples, plusieurs possibilités, et tous les silences entre les blancs des mots, dans l’absence dans l’immensité bleue. On y découvre Jean, qui a vieilli depuis les derniers souvenirs de son frère Patrick (le narrateur). Jean est marié à Jeanne, belle et instable en totale opposition à Lone, blonde, introvertie, étrangère au mouvement, aux enjeux souterrains, qui comme un fait exprès, va faire une conjonctivite. Mais que ne veut elle pas voir? Patrick, le quatrième personnage et narrateur du roman est paumé, tiraillé entre désir du passé et résolution nouvelle, coincé dans un temps sans fin, dans ce huis clos, où l’océan le rend malade… d’amour? Un court roman poétique mais dense.
« Je sentais sous mes doigts le contact de ses grains de beauté. Je m’y réhabituais, lentement, comme un aveugle lit le braille. »
Vincent Almendros, Un été, Editions de Minuit, 2015, 96 pages, 11.50 euros
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