Mardi 24 mars, jour tant attendu depuis l’invitation lancée au salon du livre de Paris en mars 2014.
Née en 1967, Maylis de Kerangal a été éditrice pour les Éditions du Baron perché et a longtemps travaillé avec Pierre Marchand aux Guides Gallimard puis à la jeunesse.
Elle est l’auteur de quatre romans aux Éditions Verticales, Je marche sous un ciel de traîne (2000), La vie voyageuse (2003), Corniche Kennedy (2008) et Naissance d’un pont (2010) ainsi que d’un recueil de nouvelles, Ni fleurs ni couronnes (2006) et d’une novella, Tangente vers l’est (2012).
Elle vient nous présenter son 8e roman Réparer les vivants paru en janvier 2014 chez Verticales, qui a reçu 10 prix dont le Grand prix RTL-Lire 2014, le Roman des étudiants-France Culture-Télérama 2014, et le Prix Orange du Livre 2014
La salle est prête. Après la création de l’espace de rencontre, par un déménagement conséquent de meubles, tables, et chaises, la médiathèque ouvre, comme à son habitude, à 10h. Très vite, les lecteurs nous questionnent sur l’évènement du soir.
Vers 16h, les régisseurs des médiathèques viennent mettre en lumière l’espace et nous posent les micros, indispensables pour que la voix de l’auteur parvienne jusqu’au dernier rang.
Maylis de Kerangal est une auteure généreuse et abordable, d’une simplicité désarmante.
Un peu avant 18h, je me rends à la gare de Strasbourg pour l’accueillir. Le contact est immédiatement chaleureux et ma petite appréhension disparait dans son sourire. Le trajet qui nous conduit à la médiathèque me permet de lui présenter notre médiathèque, le quartier de la Robertsau, la ville de Strasbourg. Un appel rapide est passé à ses fils pour donner les instructions du soir avant le retour de leur père, Maylis a la voix douce. Arrivée à la médiathèque, elle découvre la vitrine qui annonce sa venue et salue son originalité.
Après un réglage des micros et des projecteurs, nous montons pour un café (pour elle) et un verre d’eau (pour moi). Cake aux cranberries, chocolat noir sont les douceurs sur lesquelles nous comptons pour tenir pendant l’entretien. Maylis signe les romans de la médiathèque de bonne grâce et l’heure approche tout doucement.
Nous sommes « complet » et même plus que complet. Il nous est très désagréable de devoir refuser du monde. C’est la première fois depuis 2009.
Nous descendons comme prévu sur les dernières notes de « La nuit je mens » de Bashung que Maylis cite dans son livre. L’entretien débute à 19h10.
« Écrire c’est se mettre en empathie avec le monde, pouvoir ensuite le toucher. »
L’auteur de « Réparer les vivants » explicite son travail d’écrivain, sa manière d’écrire, de rallier un point A à un point B dans la construction de ses romans. Elle écrit en ayant toujours connaissance de la fin. Son ambition était de raconter la migration d’un cœur, du corps de Simon Limbres dans celui de Claire Méjan.
« Le roman pose la question de la vie mais pas celui du réel. »
La ponctuation est un espace de liberté pour Maylis de Kérangal, c’est là que l’auteur s’exprime le plus.
« On peut tout corriger dans un texte mais pas la ponctuation, c’est comme toucher au souffle de la personne. »
Elle lit le premier chapitre de son roman, qui n’est qu’une seule phrase. C’est la première qu’elle ait écrite de ce roman. Une phrase programme, une phrase qui pose les choses.
Après avoir répondu à plusieurs questions lors de l’entretien, la parole est donnée aux lecteurs présents et trois questions pertinentes sont posées, dont l’une concernant son impression de mère face au décès d’un fils, elle y répond de cette manière :
« Quand j’écris je m’arrache de ma vie. J’écris pour ne plus être moi. «
A noter que « Corniche Kennedy » et « Réparer les vivants » seront adaptés au cinéma.
La soirée se poursuit par une séance de dédicace et un petit pot, où les discussions vont bon train et où d’innombrables sourires illuminent le visage des présents.
La soirée s’achève, il est 22h. Quelle belle rencontre!
Nous partons dîner dans une institution strasbourgeoise et achevons cette incroyable journée par un dessert et trois fourchettes. La simplicité, vous ai-je dit…
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