Présentation de l'éditeur : Kanou est un petit prince choyé par tous, il grandit dans la douceur et les couleurs de Pondichéry. Mais sa mère, Galta, rêve de quitter l’Inde qui ne l’a jamais acceptée. Quand elle remonte le fil de son passé, Galta découvre les vestiges d’un secret de famille qui va mettre en péril le monde idyllique de son fils. Seule Angèle, à Paris, connaît l’histoire douloureuse qui les lie tous les trois, une vérité sombre qui changera leurs destinées.
Fanny Saintenoy est une auteure au coeur et à la plume sensibles. Déjà son premier roman « Juste avant » m’avait séduit pour la justesse de ses personnages, pour l’humanité profonde qui se dégageait de l’ensemble. Plus tard, c’est à quatre auteurs, qu’elle publiera son deuxième roman « Quatre ». Son dernier roman sort aujourd’hui et se déroule entre Pondichéry et Paris, entre soleil, épices, traditions et solitude, petits bonheurs, béton.
Avez-vous déjà écouté la pluie tomber? Senti la poussière d’après la pluie? Observé les gouttes serrées et chaudes? « Les notes de la mousson » évoque ce voyage sensoriel, profondément humain, au coeur du ressenti, de l’émerveillement d’un pays où la pluie, aussi brève que parfois longue, chaude et envahissante, lave peut être les chagrins mais habille surtout « de chaussettes de poussière » Malenti, la petite amoureuse de Kanou mais aussi les enfants des rues. Kanou est un peu l’enfant roi, héritier malgré lui d’un triste secret de famille qui provoque des tensions entre ses parents et le lie d’une très tendre manière à Ahmma, la cuisinière de la maison.
« Si j’avais un don, si j’avais été musicienne, sais-tu ce que j’aurais écrit ? J’aurais capturé les notes de la mousson, ses crépitements, son feulement, le tempo du clapotis et le silence qui rôde autour. »
Angèle, le personnage solaire et terriblement attachant, connait toute la triste histoire. Elle vit dans le petit logement de fonction d’une école parisienne. Elle réveille l’Inde qui lui manque, avec des épices, des saris colorés. Et quand on la découvre profitant d’un instant volé, vêtue d’un sari, marcher pieds nus sur les lames du parquet de l’école, on comprend que l’intention de l’auteur est bien de faire de chaque instant, une reconquête du bonheur et des souvenirs perdus.
Avec finesse et délicatesse, profondeur et légèreté, Fanny Saintenoy prend le lecteur par la main pour l’emmener à la rencontre des traditions indiennes. Avec une langue chantante et gracieuse, et le mot toujours juste, le lecteur se plait à recevoir malgré la gravité de l’histoire, une immense bouffée d’optimisme. Ode aux petits bonheurs, aux souvenirs heureux, un roman solaire et lumineux.
Plus que jamais, j’ai envie de dire « Naley » (à bientôt) à ce magnifique roman (que je prendrai plaisir à relire encore) et à son auteur dont j’attends déjà le prochain roman.
Fanny Saintenoy, Les notes de la mousson, Versilio, Avril 2015, 128 pages, 12.90 euros
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