Sylvie Le Bihan a deux casquettes, une carrière professionnelle dense à l’international et une jolie plume aiguisée et mordante. Son premier roman L’autre traite avec brio de la tombée en enfer de deux femmes victimes de leur mari. Son second roman Là où s’arrête le terre évoque la rencontre de deux solitudes, de deux blessés de la vie égoïstes, mais avant tout vivants. Merci à elle d’avoir répondu à mes questions, en attendant de pouvoir lui en poser « en vrai » à la médiathèque de la Roberstau à Strasbourg, mardi 9 juin à 19h.
1. Comment êtes-vous venu(e) à l’écriture? D’où vous en vient l’envie?
J’écris depuis que je suis enfant. La semaine dernière, en voulant montrer mes bulletins scolaires à mes enfants (pour les rassurer…) j’ai retrouvé des pages entières de cahiers de textes recouvertes de phrases et de poésies. Mon père est auteur de théâtre dramatique et je crois qu’il a beaucoup influencé mes lectures et m’a donné l’envie de partager au moins l’écriture avec lui car il était souvent absent.
2. Quel est votre plus beau souvenir d’auteur?
Mon plus beau souvenir d’auteur est lorsque le Seuil m’a appelée pour me dire qu’ils avaient adoré mon premier manuscrit. J’étais à la caisse de Leroy Merlin entrain de me battre avec des tringles à rideaux et du plancher, je n’ai pas pu m’empêcher de hurler, ce qui reste un très bon souvenir dont mon éditrice se souvient encore. J’ai aussi hurlé pour le deuxième…
3. Que pensez-vous de cette citation de Fernando Pessoa « La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas »?
Il y a plusieurs façons d’interpréter cette phrase: Quand on écrit, on a la sensation qu’on n’aura jamais assez d’une vie pour tout dire et surtout pour le dire mieux, ça tourne à l’obsession…Et puis, on peut aussi penser que la vie n’apporte pas assez de bonheur en soi et que la littérature, comme toute autre forme d’art comble ce vide, ce manque qu’on ressent alors que tout va bien…
4. Quel livre aimez-vous offrir?
J’aime offrir « Trois chevaux » de Erri de Luca, même si la plupart de mes amis n’y sont pas sensibles. Pour moi, c’est l’écriture parfaite, la sensibilité à l’état pur et la violence sous-jacente de ce récit me transporte…
5. Quels sont vos projets littéraires?
Je suis dans l’écriture de la biographie d’une mondaine, une vraie peste des années 30/40/50 et je me régale!
6. Y a-t-il une question que je ne vous ai pas posé à laquelle vous auriez aimé répondre? Souhaitez-vous ajouter quelque chose?
Oui, j’aurais aimé que vous me demandiez quels auteurs m’inspiraient et j’aurais cité trois noms: Elfried Jelinek, Michel Houelbecq et Albert Camus…
7. J’allais oublier… avez-vous un secret à nous confier?
Mon secret? Je crois que j’aimerais que mes trois enfants aient fini leurs études et que je puisse me reposer enfin!!!
5 commentaires sur « Chut c’est un secret avec Sylvie Le Bihan »