Jérôme Attal est un écrivain, parolier, scénariste et crooner rock. Il manie les mots avec douceur et originalité dans tous ses projets. Le voyage près de chez moi et Presque la mer sont deux romans que j’ai particulièrement appréciés pour la poésie qu’ils dégagent. Son dernier roman Aide-moi si tu peux joue avec les codes du roman policier et nous plonge dans les années 80. J’ai rencontré Jérôme lors de sa venue à la Médiathèque de la Robertsau où nous avons partagé une excellente interview ensemble. Si vous voulez lui faire plaisir, offrez-lui une BD de Calvin & Hobbes! Merci à lui pour ses réponses!
1. Comment êtes-vous venu(e) à l’écriture? D’où vous en vient l’envie?
Depuis le jour où je me suis senti trop grand, trop grand à regret, pour jouer et inventer un monde dans ma chambre avec mes playmobils et mes figurines de la guerre des étoiles, il a bien fallu que je trouve autre chose pour me raconter des histoires.
2. Quel est votre plus beau souvenir d’auteur?
J’ai tant de souvenirs de belles rencontres, avec mes romans pour intercesseurs. Ce que j’aime par-dessus tout c’est voir mes livres lus avec le plus possible de phrases à l’intérieur stabilotées et soulignées, ou avec des tonnes de petits signets parmi les pages, cela me ravit absolument.
Mais si l’on parle de l’écriture même, comme j’ai d’abord rendu public des chansons, je me souviens qu’au tout début quand je faisais des concerts, disons vers 1997-1998, à peu près au moment où je commence à travailler sur un Journal intime et littéraire en ligne, nous avions joué, avec mon groupe de l’époque, pour le SVE (Service volontaire européen) : des jeunes gens venus de toute l’Europe avec des projets de mission culturelle. Pour la fin de leur séminaire nous avions donné un concert et j’avais une chanson qui s’appelait : « À côté d’aujourd’hui » et dans laquelle je disais : « J’avais tout pour plaire / Ça ne fait pas un pli / Jusqu’au désarroi de l’élève Topless dans la chambre froide de l’oubli ». Et après le concert, une jeune allemande est venue me voir les larmes aux yeux en me disant : – Mais c’est toute ma vie ! La chambre froide de l’oubli. Vous mettez des mots sur ma vie. » Je me souviens de ça.
3. Que pensez-vous de cette citation de Fernando Pessoa « La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas »?
Vous êtes sûr que c’est de Pessoa ? On dirait un titre de James Bond. Le problème c’est que ça marche aussi avec la boisson. « La boisson est la preuve que la vie ne suffit pas ». Pour ma part, je vois la littérature plutôt comme une maison, j’aime beaucoup la notion de « Home » des anglo-saxons, un refuge, un lieu à soi où l’on peut inviter d’autres personnes, un endroit d’où l’on part et vers lequel on revient, avec une fenêtre pour regarder les étoiles et des étagères pour y mettre ses souvenirs. (Hum, je m’aperçois que ça marche aussi avec la boisson…)
4. Quel livre aimez-vous offrir?
Incontestablement les livres que j’ai le plus offerts jusqu’ici sont le Journal de Jean-René Huguenin, Nine stories de J.D. Salinger, La vie matérielle de Marguerite Duras, La fêlure de Francis Scott Fitzgerald et Ada ou l’ardeur de Vladimir Nabokov. Mais ouvrons le challenge ! Vous qui lisez ces lignes, faites aussi bien, et la prochaine fois j’offrirai votre roman !
5. Quels sont vos projets littéraires?
Un prochain roman qui sera merveilleux. (Je me mets dans l’état d’esprit du type qui doit mener son travail à terme)
6. Y a-t-il une question que je ne vous ai pas posé à laquelle vous auriez aimé répondre? Souhaitez-vous ajouter quelque chose?
Je me dis que vous en gardez sous le coude pour une prochaine fois.
7. J’allais oublier… avez-vous un secret à nous confier?
Je mets un secret par livre, ça leur donne de la tenue !
2 commentaires sur « Chut c’est un secret avec Jérôme Attal »