Présentation de l'éditeur : Femme de chambre dans un hôtel, Lynn y satisfait sa manie obsessionnelle du nettoyage. Même les affaires personnelles des clients font l'objet d'une inspection approfondie et indiscrète. Un soir, dans la chambre 303, la jeune fille enfile par-dessus son tablier le pyjama du client, et lorsque ce dernier tourne la clé dans la serrure, il ne lui reste qu'à se glisser sous le lit. La nuit qu'elle y passe constitue un pas de plus dans l'intrusion amorcée. Un pas qui va la mener très loin...
Femme de chambre brosse le portrait d’une femme lentement dévorée par l’obsession des autres, une femme qui cherche à savoir comment ils réussissent là où elle échoue: vivre. Markus Orths entraîne insensiblement son lecteur dans l’univers psychologique de Lynn, l’absurde devient normalité, et la perversité de l’héroïne s’impose à l’esprit du lecteur avec une simplicité enfantine.
Femme de chambre est un court roman d’un auteur allemand de la quarantaine : Markus Orths.
D’une écriture dérangeante et sans concession avec la facilité, l’auteur nous emmène à la rencontre de Lynn, jeune femme dont on sait juste qu’elle sort d’une convalescence de six mois dans un établissement spécialisé.
Lynn est une jeune femme troublée et troublante qui ne jure que par le ménage. Elle travaille comme femme de chambre dans un hôtel et ne peut s’empêcher de faire du zèle, d’en faire plus que les autres employés. Derrière cette obsession se cache quelque chose que le lecteur doit aller chercher. Il ne lui sera pas donné de réponse claire. Lynn est névrosée, elle a ses petits rituels, ses plannings établis, comme autant de garde fous.
« Désormais, chaque mardi, Lynn emporte un chiffon sous le lit et nettoie les lattes de sommier. Jamais les dessous ds lits n’ont été aussi propres. Les premières heures, Lynn y est seule. Alors elle écoute ce qui se passe en elle. D’abord, elle n’entend rien, sauf le battement de son pouls, parfois. Lynn devient toute vide, les yeux fermés, elle tombe dans un état de somnolence. Quand la porte s’ouvre et que quelqu’un entre dans la chambre, elle sursaute, revient à elle, pose les mains sur son ventre. Alors elle est éveillée. Alors elle est là. »
Ce livre traite de la transparence, de l’indifférence et de la souffrance des humains.
« La vérité. Quel mot affreux. Un mot qui est si grand, on s’efforce jour après jour de le fracasser, d’en venir à bout, de le mettre en morceaux. »
Sans tomber dans la morale, l’auteur dévoile la solitude urbaine et les fêlures inhérentes à chaque être.
« Je voudrais qu’une seule fois quelqu’un soit couché sous mon lit, je voudrais qu’un jour seulement quelqu’un écoute ma vie. »
J’ai aimé la vivacité de ton, le traitement de l’obsession de Lynn et le choix de l’histoire.