Jour 3 : Haruki Murakami : « Kafka sur le rivage »

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kafka sur le rivage

Présentation de l'éditeur : "Kafka Tamura, quinze ans, fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. Nakata, vieil homme simple d'esprit, décide lui aussi de prendre la route, obéissant à un appel impérieux, attiré par une force qui le dépasse. Lancés dans une vaste odyssée, nos deux héros vont croiser en chemin des hommes et des chats, une mère maquerelle fantomatique et une prostituée férue de Hegel, des soldats perdus, un inquiétant colonel, des poissons tombant du ciel, et encore bien d'autres choses... Avant de voir leur destin converger inexorablement, et de découvrir leur propre vérité."

Haruki Murakami est un auteur japonais traduit partout dans le monde. Il a reçu de nombreuses distinctions littéraires internationales. Il mêle dans ses romans avec beaucoup de délicatesse les mythologies occidentales et les croyances orientales. Il signe une oeuvre originale et particulière qui enchante par son originalité.

Le jour de ses quinze ans, Kafka décide fuguer, de vivre une autre vie que cela auprès de son père, sculpteur renommé, qui ne s’intéresse pas à lui et lui prédit qu’un jour Kafka tuera son père, violera sa mère et sa sœur.

Il s’en suit un long voyage, une longue fuite riche de rencontres. Mais cela n’a rien d’improvisé car il répare très bien son voyage, réserve ses billets, prévoit hôtels, nourriture bref tout ce dont il peut avoir besoin. Il fait la connaissance d’une jeune femme, Sakura, qui se dirige aussi vers Takamatsu. C’est dans une bibliothèque privée appartenant à une riche famille, la bibliothèque Komura qu’il va se lier avec Oshima, femme qui préfère être un homme et Melle Saeki la directrice. Ces rencontres vont le marquer très profondément.

« Nous perdons tous sans cesse des choses qui nous sont précieuses… des occasions précieuses, des possibilités, des sentiments qu’on ne pourra pas retrouver. C’est cela aussi vivre. Mais à l’intérieur de notre esprit – je crois que c’est à l’intérieur de notre esprit – il y a une petite pièce dans laquelle nous stockons le souvenir de toutes ces occasions perdues. Une pièce avec des rayonnages, comme dans cette bibliothèque, j’imagine. Et il faut que nous fabriquions un index, avec des cartes de références, pour connaitre précisément ce qu’il y a dans nos cœurs. Il faut aussi balayer cette pièce, l’aérer, changer l’eau des fleurs. En d’autres termes, tu devras vivre dans ta propre bibliothèque. »

Parallèlement, Nakata, un vieux monsieur, qui a perdu définitivement la mémoire quitte lui aussi, Tokyo pour se rendre vers Takamatsu en faisant du stop. Nakata s’exprime de façon étrange parle de lui tantôt à la première tantôt à la troisième personne. Il discute avec les chats qui lui répondent, il parle avec une pierre; il fait pleuvoir des poissons et il change le cours du destin.
Leurs destins vont-ils se croiser ?

« Parfois, le destin ressemble à une tempête de sable qui se déplace sans cesse. Tu modifies ton allure pour lui échapper. Mais la tempête modifie aussi la sienne. Tu changes à nouveau le rythme de ta marche, et la tempête change son rythme elle aussi. C’est sans fin, cela se répète un nombre incalculable de fois, comme une danse macabre avec le dieu de la Mort, juste avant l’aube. Pourquoi ? parce que la tempête n’est pas un phénomène venu d’ailleurs sans aucun lien avec toi. Elle est toi même et rien d’autre. elle vient de l’intérieur de toi. Alors la seule chose que tu puisses faire, c’est pénétrer délibérément dedans, fermer les yeux et te boucher les oreilles afin d’empêcher le sable d’y entrer, et la traverser pas à pas. Au cœur de cette tempête, il n’y a pas de soleil, il n’y a pas de lune, pas de repère dans l’espace ; par moments, même, le temps n’existe plus. Il n’y a que du sable blanc et fin comme des os broyés qui tourbillonne haut dans le ciel. Voilà la tempête de sable que tu dois imaginer. »

L’auteur nous parle de la mémoire et de son importance dans la vie des personnages. Que doit-on faire de ses souvenirs quand ils sont trop présents ? Le lecteur ne sait jamais s’il est dans le réel ou dans l’imaginaire, mais il est tellement happé par le récit que finalement il tourne les pages entraîné par la plume magique de Murakami.

« Je suis libre. Je ferme les yeux et réfléchis intensément à cette liberté. Mais je n’arrive pas très bien à comprendre ce que cela signifie. Tout ce que je sais, c’est que je suis seul, dans un endroit inconnu. Un explorateur solitaire qui a perdu sa boussole et sa carte. C’est ça, la liberté ? Je n’en sais rien, et je renonce à poursuivre ma réflexion. »

Construit comme un miroir entre deux destins, ce roman d’initiation mêle traditions occidentales et sagesse de l’empire de soleil levant. Une expérience de lecture dont vous sortirez changés, plus sages ou plus audacieux.

L’offrir à : des ami(e)s, des éternels rêveurs, des lecteurs que l’on veut surprendre, des voyageurs dans l’âme.

Haruki Murakami, Kafka sur le rivage, 10/18,  août 2011, traduit par Corinne Atlan, 648 pages, 9,60 euros

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4 commentaires sur « Jour 3 : Haruki Murakami : « Kafka sur le rivage » »

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