Présentation de l'éditeur : "Un soir, en rentrant de l'opéra, M. et Mme Ransome, incarnation de la bourgeoisie britannique contemporaine pétrie de convenances et de snobisme, retrouvent leur appartement cambriolé, ou plutôt absolument vidé. Tout a disparu, jusqu'aux plinthes et au papier toilette.
Monsieur cherche les coupables, Madame, d'abord effondrée, se rêve finalement une nouvelle vie et, pendant que le couple tente de faire face avec flegme aux événements, le fragile voile des conventions se déchire et les masques tombent. Il va falloir manger, se laver, trouver du linge et affronter le monde extérieur, ce grand inconnu peuplé d'individus aux manières extravagantes – épicier pakistanais, grossier inspecteur de police, ménagère abrutie de télévision. À la clef, une révélation : le mode de vie des Ransome et ses fondements sont bien partis avec les meubles!
Un pastiche social très réussi qui au passage égratigne sans vergogne le couple et ses petits compromis."
Rentrant d’une soirée à l’opéra, les Ransome trouvent leur appartement dévalisé. De la fourrure de madame au rouleau de papier hygiénique, de l’argenterie au porte-savon, trente-deux ans de mariage se sont volatilisés. Même la moquette y est passée ! Mrs Ransome s’effondre. De son côté, monsieur, avoué respectable, affronte dignement l’adversité. Bien vite, pourtant, Rosemary et Maurice se rendent à l’évidence : avec le mobilier les convenances s’en sont allées. Et les surprises ne font que commencer.
« Ils continuèrent donc d’écouter en silence les rires qui se prolongeaient, presque sans interruption; puis, au bout de trois ou quatre minutes, ils s’estompèrent, s’espacèrent et l’un des deux – impossible de deviner lequel – se changea peu à peu en une sorte de halètement essouflé, qui se tranforma à son tour en un grognement assourdi; un long cri retentit ensuite, prolongé par une série d’exclamations saccadées, etouffées, aussi graves et appliquées que les premières étaient joyeuses. A un moment donné, le micro se rapprocha pour mieux capter un son si moite, si mouillé qu’il paraissait à peine humain.
– On dirait de la crème en train de bouillir, dit Mrs Ransome, tout en sachant fort bien que ce n’était pas le cas: la préparation de la crème anglaise demande rarement des efforts aussi intenses que ceux qui étaient apparemment déployés ici; et a-t-on jamais entendu de la crème émettre des gémissements pressants, ou les cuisinières pousser de longs cris plaintifs lorsque la crème monte et commence à déborder de la casserole? »
Une comédie brillante et déréglée.
Ce roman est un pur moment de bonheur, des convenances aux clichés, des faux semblants aux faux fuyants, Alan Bennett crée une ambiance unique autour de la petite bourgeoisie so british qui ne peut que nous émouvoir et nous faire sourire.
A lire pour retrouver le sourire!
L’offrir à : des ami(e)s, des personnes qui ont beaucoup d’humour
Alan Bennett, La mise à nu des époux Ransome, Denoël, traduit par Pierre Ménard, juin 2010, 160 pages, 12.15 euros