Présentation de l'éditeur : "Une jeune femme sans nom arrive sur une île, en été. Elle traverse en autobus un paysage aride jusqu'à une plage où elle est déjà venue avec un ami. Elle se souvient d'une grotte où ils se sont aimés. Il n'y a personne sur la plage, pas un souffle de vent. La taverne est fermée. Elle se baigne nue. Est-elle aussi seule qu'elle le croit? En quittant la plage quelques jours plus tard, elle ne sera plus la même. Jamais plus."
Marie Nimier a écrit une douzaine de romans publiés chez Gallimard qui sont largement traduits dans le monde entier, dont « Sirène » en 1985, couronné par l’Académie française et la Société des Gens de Lettres. Son grand roman « La Reine du Silence » reçoit le Prix Médicis en 2004, « Les Inséparables » reçoit le Prix Georges Brassens. Elle est une auteure pour les adultes mais aussi pour la jeunesse, elle écrit pour le théâtre et des chansons.
Son dernier roman La plage est paru aux éditions Gallimard en janvier 2016.
Le roman de Marie Nimier commence pas cette phrase. Une phrase programme. Une phrase qui dit tout du doute de son personnage, de sa difficulté à être, à poursuivre son chemin. Cette jeune femme dont on ne connait pas le prénom et qui reste pour le lecteur « L’inconnue » se construit par sa lutte avec son passé, ses démons et une résolution quelque part à ne plus lutter.
« Qui sait ce qu’elle va chercher? Aurait-elle perdu quelque chose? Ses clés, son chemin? Son travail, comme on perd le nord? Il y a de l’égarement dans l’air. »
Résilience, reconstruction et abandon sont les trois axes salvateurs au programme de ce retour à la grotte de la plage. Après un long voyage où elle se dépouille du poids des oripeaux du passé, rien ne passe cependant comme prévu : ce lieu qui devait la sauver d’un aller sans retour est occupé par d’autres. Une forme de cohabitation née, s’installe et va réserver bien des surprises.
« Trois corps sur une plage, sur une page trois personnages. L’homme, la femme et la très jeune fille. Trois cartes d’un jeu de tarot qui, droites ou renversées, disent l’amour et son contraire, le désir et la perte, la métamorphose ou l’enfermement. »
Ce roman court et dense est un hymne à la reconstruction par le corps, par les émotions. Le lecteur est bercé par la beauté de cette plage où l’eau n’a jamais aussi bien joué sa fonction d’absolution. Le soleil est palpable entre les lignes et irradie. Ce roman est d’une grande puissance symbolique et émotionnelle. Mais l’auteure ne s’arrête pas là et propose avec une mise en abîme fort réussie une réflexion sur le pouvoir de la description par les sens et cette beauté des choses que l’on ne peut apercevoir qu’après les avoir longuement regardées.
« Le mot abrupt est-il aussi abrupt dans d’autres langues? »
J’ai aimé ce roman qui m’a rappelé la manière dont Marguerite Duras bâtissait ses romans, ses personnages désignés par une forme nominale et par leurs luttes intérieures pour tenter de vivre leur vie en vrai, envers, en dépit et contre tout(s).
Marie Nimier, La Plage, Gallimard, janvier 2016, 160 pages, 14 euros
j’ai découvert cette auteure à la grande librairie hier soir, j’ai très envie de le lire!
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C’est un roman dense et troublant. Le conseil de l’auteur de le relire à peine achevé est un très bon conseil. Bonne lecture!
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Le genre de questionnement que j’aime bien lire. Pourtant, il le semble que je n’avais pas été forcément enthousiaste sur une lecture précédente de l’auteur.
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« Les inséparables »?
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