Virginie Carton : « La veillée »

la veillee

Présentation de l'éditeur : "« C’était si étrange, si inattendu, de se retrouver soudain tous les deux seuls après des années d’éloignement, sans conjoints, sans enfants. Juste une maison vide et un mort à veiller. »
La mort d’un père qui n’a pas livré tous ses secrets.
Deux amis d’enfance pour le veiller.
Marie et Sébastien ont une nuit pour découvrir la vérité.
Et peut-être, enfin, se la dire. Entre rires et larmes, un roman plein de tendresse et d’aveux
Un roman d’amitié."

C’est avec l’excellent roman La blancheur qu’on croyait éternelle que j’ai fait le connaissance du bel univers de Virginie Carton. Un univers où l’amitié tient une place prépondérante, où il est toujours possible de changer en mieux.

Dans ce troisième roman, l’auteure poursuit son exploration des relations humaines et plus particulièrement du lien parent/enfant autour des notions de secret et de vérité.

« Garder un secret, ce n’est pas mentir,ce n’est pas vraiment cacher des choses. […] Garder un secret, c’est aussi, parfois, ne pas vouloir abîmer un souvenir. »

Le roman qui se déroule le temps d’une veillée autour du père de Sébastien pour l’accompagner dans sa dernière nuit avant le grand départ, laisse aussi la place à l’évocation des souvenirs d’une vie et de l’adolescence partagée de Sébastien et Marie. Ces deux là sont liés par des liens bien plus forts et durables que l’amour.

Présenté en cinq actes, le roman présente une unité de lieu, d’action et de temps. Il s’inscrit dans la tradition des pièces de théâtre shakespearienne où moultes secrets sont enfouis et révélés au prix non seulement de désenchantements mais aussi de quelques sacrifices.

Cette veillée est soulignée par la description d’une nature en résonance avec les drames intérieurs et la neige qui recouvre tout et calfeutre les bruits. Cette nuit sous la neige en pleine montagne n’aura jamais autant permis à Sébastien de s’approcher de la vérité.

« Le soleil avait balayé les nuages et le ciel était de ce bleu profond que l’on ne trouve qu’en altitude, dans l’air pur, par-delà les sommet montagneux. Un bleu qui n’avait rien à faire si près de l’océan Atlantique. Les rayons du soleil se reflétaient sur les cristaux de neige du jardin et teintaient le silence d’une lumière mystique. »

S’il est question de la mort et du deuil dans ce roman, il est aussi et surtout question de la vie, des choix à faire pour avancer. Formidable roman autour de la résilience et de psychogénéalogie, il n’en reste pas moins l’histoire d’une grande et belle amitié comme il n’existe souvent qu’une dans une vie.

J’ai aimé l’ambiance et le côté enlevé du récit rythmé par des moments forts dans chaque acte. Virginie Carton saisit les bouleversements intimes de ses personnages avec tendresse et acuité. Un roman doux amer sur des mensonges qui n’en sont pas vraiment et les choix vertigineux d’une vie à construire.

Virginie Carton, La veillée, Stock, mars 2016, 224 pages, 18 euros

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2 commentaires sur « Virginie Carton : « La veillée » »

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