Le rendez-vous strasbourgeois qui rend la rentrée des classes moins difficiles, c’est ce très beau festival « Les bibliothèques idéales ». Depuis plusieurs années, c’est un moment d’échanges et de réflexions sur le monde en mutation, la littérature et le pouvoir des mots face aux grands challenges de notre société.
Cette année encore, nombreux philosophes, écrivains, sociologues, psychologues se succèdent pour questionner et tenter d’appréhender au mieux singularités et convergences de pensées.
Le rendez-vous entre Ali Zamir et Gaël Faye, deux premiers romans forts qui incarnent clairement la naissance de deux plumes, c’est inscrit dans un questionnement sur le droit de vivre, rêver et aimer.
Petit Pays et Anguille sous roche sont deux romans qui questionnent le monde et ses limites par le truchement du regard d’adolescents. On y quitte l’enfance et son innocence pour la rugosité d’un monde adulte plutôt injuste et dur.
© Alban Hefti
Durant cette rencontre, le comorien, Ali Zamir n’a de cesse de dire la difficulté d’être libre à Anjouan et par extension, la liberté que lui procure l’écriture en français dans un pays où il existe encore beaucoup de tabous et d’interdits pour les populations et particulièrement les femmes.
Gaël Faye, le franco-rwandais, confie quant à lui, que l’écriture ne lui est pas venue par la lecture, mais parce qu’à treize ans, en pleine guerre civile il a eu peur de mourir. C’est cette peur qui l’a fait écrire.
Une rencontre riche et émouvante qui s’est conclu sur une lecture musicale de Gaël Faye et de son musicien qui a ravi le public.
© Alban Hefti
© Vincent Muller