Chut c’est un secret avec Anaïs Llobet

secrets d'écrivains par bénédicte junger

Anaïs LLobet est journaliste pour l’AFP. Elle a parcouru le monde et vit actuellement à Moscou. Son premier roman Les mains lâchées se déroule aux Philippines, bien loin d’une ambiance de carte de postale. Merci à elle d’avoir répondue à mes questions !

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© Bruno Klein

1. Comment êtes-vous venu(e) à l’écriture? D’où vous en vient l’envie?
Par la lecture, ma grande passion. Ayant grandi à l’étranger, les bibliothèques des Alliances françaises étaient souvent la sortie du week-end, la petite récompense de la semaine. Je lisais beaucoup: je me souviens d’une bibliothécaire qui, adorable, avait même trafiqué ma carte de lecture pour que j’ai le droit d’emprunter quatorze livres par semaine!
Puis j’ai voulu lire des histoires qui n’existaient pas. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à écrire. Pour raconter ce qui n’était pas encore dit. Parfois je me dis que je suis devenue journaliste pour cette même raison: transmettre ce qui serait, sinon, oublié.

2. Quel est votre plus beau souvenir d’auteur?
Ce coup de fil qui m’a appris que Plon allait me publier à la Rentrée littéraire. J’étais dans une cage d’escalier moscovite, la lumière s’éteignait toutes les 20 secondes, il faisait un froid glacial et j’entendais des petits cris de souris… Cela paraissait absolument fou, complètement irréel!
Autres souvenirs merveilleux: être lue pour la première fois, avoir des retours de blogueurs (comme vous!), bibliothécaires et lecteurs sur Les Mains lâchées. Voir mon livre voyager de Manille à Moscou, de Miami à Paris, c’est une mise à nue aussi terrifiante qu’enivrante!

3. Que pensez-vous de cette citation de Fernando Pessoa « La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas »?
N’en déplaise à Fernando, je ne suis pas forcément d’accord avec lui, même si j’apprécie l’élan poétique que donne cette phrase à la réflexion. A mon sens, la vie suffit parce que la vie est sans limites tant qu’elle ne se heurte pas à la mort. La vie organique est triste, mais il suffit de la saupoudrer d’imagination pour comprendre que ses possibilités sont inépuisables.

4. Quel livre aimez-vous offrir?
Tout dépend à qui! A une amie qui hésite entre deux chemins de vie, c’est indéniablement Le Carnet d’or, de Doris Lessing. A un ami qui trouve Paris trop étroit, j’offrirai Les Racines du ciel, de Romain Gary. A ceux qui viennent me voir à Moscou, La Fin de l’homme rouge, de Svetlana Alexievitch. Et pour les courageux, Vie et destin de Vassili Grossmann.

5. Quels sont vos projets littéraires?
Je préfère ne rien dire sur mes projets littéraires, j’écris toujours en ayant l’impression d’avancer sur une corde tendue au-dessus d’un précipice…

6. Y a-t-il une question que je ne vous ai pas posé à laquelle vous auriez aimé répondre? Souhaitez-vous ajouter quelque chose?
J’ai plutôt envie de vous en poser une à vous: vous ne connaîtriez pas de bibliothécaire à Moscou trafiquant elle aussi les cartes de lecture?

7. J’allais oublier… avez-vous un secret à nous confier?
Les grands secrets ne peuvent être confiés mais en voici un petit: je préfère amplement être de l’autre côté du micro !

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2 commentaires sur « Chut c’est un secret avec Anaïs Llobet »

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