Isabelle Kauffmann a publié plusieurs romans, Les corps fragiles est son dernier roman. Elle ne soigne pas seulement à travers le métier de médecin qu’elle exerce mais aussi lorsqu’elle prend la plume comme dans ce 4e roman. Les corps fragiles questionne la relation soigné / soignant dans sa fragilité mais aussi dans sa beauté. Merci à elle d’avoir répondue à mes questions !
1. Comment êtes-vous venu(e) à l’écriture? D’où vous en vient l’envie?
Mon père nous a transmis une sorte de vénération pour les livres. Il y avait une grande bibliothèque dans le salon de mes parents. Toute petite, vivre entourée de livres me semblait naturelle.
Pour l’écriture, je crois que tout a débuté par la poésie. A la maternelle déjà, j’adorais la « récitation », mes premières envies furent d’écrire des poèmes.
2. Quel est votre plus beau souvenir d’auteur?
Sans aucun doute, le coup de téléphone reçu un matin de 2006 m’annonçant que pour Ne regardez pas le voleur qui passe, le jury, m’attribuait, à l’unanimité, le prix du premier roman Flammarion en partenariat avec le magazine Marie-Claire
3. Que pensez-vous de cette citation de Fernando Pessoa « La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas »?
La littérature, comme toute création artistique, fait exploser le cadre, ouvre l’espace, étire le temps, apporte une autre dimension à la vie. Mais n’oublions pas qu’elle se nourrit de cette vie. C’est en y faisant écho que justement, elle nous touche.
4. Quel livre aimez-vous offrir
La conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole, un roman refusé par tous les éditeurs pendant 16 ans. Finalement publié par un petit éditeur, ce fut un énorme succès, couronné le prix Pulitzer. Entre temps, l’auteur s’était suicidé. C’est un livre fabuleux.
5. Quels sont vos projets littéraires?
J’ai toujours plusieurs débuts de roman en cours. Et puis selon les circonstances, certains disparaissent, d’autres jaillissent, l’un deux prend le pas sur les autres….Je vais donc « faire l’appel » et voir lesquels s’inscrivent pour la suite.
Je mène par ailleurs un projet de théâtre qui me tient à cœur : une pièce écrite il y a 3 ans, avec un metteur en scène et des comédiens remarquables qui la font déjà vivre en répétition. Elle a pour sujet la transmission familiale.
6. Y a-t-il une question que je ne vous ai pas posé à laquelle vous auriez aimé répondre? Souhaitez-vous ajouter quelque chose?
Et si vous me demandiez s’il m’arrive de relire certains livres, et lesquels ?
Je vous répondrais que cela m’arrive rarement, excepté pour deux auteurs :
J’ai lu et relu le château de Kafka, chef d’œuvre absolu, ainsi que les nouvelles de Tchekov qui ne cessent de m’émerveiller.
7. J’allais oublier… avez-vous un secret à nous confier?
Il m’arrive d’ouvrir les livres que je lisais à mes enfants quand ils étaient petits. Avec eux, j’ai tant savouré l’humour, la poésie, de certaines histoires, l’imaginaire, la beauté des illustrations…Nous partageons ces souvenirs. Ce sont encore les livres qui nous lient les uns aux autres.