J’ai fait la connaissance de Leila Slimani avec son premier roman, Dans le jardin de l’ogre. Un roman sur la dictature du corps, le désir féminin et ses dérives. Chanson douce s’inscrit dans cette recherche de la juste distance entre les corps et avec son propre corps. Il y a quelques jours, avant d’être distinguée par ce prestigieux Prix Goncourt, elle a eu la gentillesse de répondre à mes questions. Merci à elle et bravo pour ce prix !

© Bénédicte Junger

1. Comment êtes-vous venu(e) à l’écriture? D’où vous en vient l’envie?
J’ai toujours écrit, d’aussi loin que je m’en souvienne. Au début j’écrivais des poèmes, des lettres d’amour puis des nouvelles. L’idée d’écrire un roman est venue très tard. L’envie m’est venue de mes lectures je crois.

2. Quel est votre plus beau souvenir d’auteur?
La semaine que j’ai passé seule, au Maroc, pour terminer Dans le jardin de l’ogre. J’avais totalement perdu la notion du temps et du réel. Je n’étais plus attachée à rien d’autre qu’à mon roman, à mes personnages. C’était vraiment enivrant.

3. Que pensez-vous de cette citation de Fernando Pessoa « La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas »?
C’est même ce que j’essaie de dire dans mes romans. Tous mes personnages souffrent de ce que la vie ne suffit pas. J’en ai souffert aussi mais la littérature me console.

4. Quel livre aimez-vous offrir?
Les poèmes d’Anna Akhmatova, les Nouvelles de Tchekov ou bien le Pain nu de Choukri pour faire découvrir la littérature marocaine

5. Quels sont vos projets littéraires?
Ecrire mais quoi ? Je ne sais pas encore…

6. Y a-t-il une question que je ne vous ai pas posé à laquelle vous auriez aimé répondre? Souhaitez-vous ajouter quelque chose?
Non toutes vos questions sont parfaites.

7. J’allais oublier… avez-vous un secret à nous confier?
Mais enfin, je ne confie jamais mes secrets !