Présentation de l'éditeur : "C’est l’histoire d’une femme qui devient folle, folle amoureuse d’un homme prénommé Dick qu’elle n’a rencontré qu’une seule fois en compagnie de son mari. Pour tenter de composer avec cette obsession elle choisit d’écrire à cet homme. Par jeu ou par défi, son mari décide de lui écrire à son tour."
J’ai lu ce roman à grâce à lecteur.com dans le cadre du club des explorateurs.
Chris Kraus est auteure de quatre romans et éditrice dans la maison d’édition indépendante Semiotext(e).
Tout avait pourtant bien commencé… Un roman épistolaire aux promesses d’amour fou et de questionnement sur le désir. Une sorte de « Liaisons dangereuses » à la mode américaine. Malheureusement très vite le couple de Chris Kraus et Sylvère Lotringer m’a ennuyée voire agacée. En effet, les nombreuses hésitations et tergiversations quant à la rédaction des lettres à Dick m’ont vite lassée.
Néanmoins ce portrait de femme est touchant. Chris Kraus signe très probablement un roman personnel ne serait-ce que parce que son personnage principal et elle portent le même nom. Il y a aussi une vraie recherche et une tentative poussée de définition du désir féminin et de la passion. Tout est dit crûment et sans périphrase, le romantisme ne s’invite pas vraiment dans ce roman. Mais c’est un style qui décoiffe et détonne de mes autres lectures. Il y a donc une originalité certaine.
« Tout ceci était d‘une grande cruauté mais t’aimer était devenu un boulot à plein temps et je n’étais pas prête à me retrouver au chômage. »
Ce roman questionne non seulement la dynamique du couple mais aussi les limites entre la vie privée et la fiction. Flirtant avec le féminisme, « I love Dick » peut aussi être dans une certaine mesure un texte engagé.
Il m’a été difficile d’arriver au bout de ce roman mais il reste un geste créatif original et osé qui je suis sûre saura ravir des lecteurs plus réceptifs au genre.
Chris Kraus, I love Dick, Flammarion août 2016, traduit par Alice Zeniter, 272 pages, 20 euros