Loïc Demey vit à Hagondange. Il enseigne l’éducation Physique et Sportive dans un collège mosellan depuis une dizaine d’années. Je, d’un accident ou d’amour est son premier roman. Un roman poétique et audacieux où le lecteur est acteur de sa compréhension de l’histoire. Merci à lui d’avoir répondu à mes questions.
- Comment êtes-vous venu(e) à l’écriture ? D’où vous en vient l’envie ?
D’un désir de créer, de fabriquer, d’un besoin d’extérioriser tout ce qui bouge et pense en moi.
J’ai testé plusieurs formes d’expression comme la musique ou la peinture. Sans grande réussite. Puis je me suis orienté vers celle qui me ressemblait le moins, celle pour laquelle rien ne me destinait. Je n’ai pas fait d’études littéraires, je n’étais pas un grand lecteur.
Je ne sais pas précisément pourquoi mais un jour je me suis dit : je vais écrire un livre. C’est la capacité à créer un objet, à aller au bout d’un texte, qui pour moi était sacré voire inaccessible. Cette première approche constituait une sorte de défi irréaliste.
Ce n’est qu’ensuite que j’ai découvert et compris le pouvoir infini des mots.
- Quel est votre plus beau souvenir d’auteur ?
Certainement, et cela est lié à la question précédente, la première fois où j’ai terminé l’écriture d’un livre. C’était un roman très mal écrit.
- Que pensez-vous de cette citation de Fernando Pessoa « La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas » ?
Je ne distingue pas les deux. J’ai sans cesse cette sensation que ce qui m’est raconté dans un livre existe autant que ce qui se passe à l’autre bout du monde. Je n’ignore pas que ce positionnement peut être dangereux.
On me raconte cette chose, je l’imagine et cela devient vrai.
- Quel livre aimez-vous offrir ?
Longtemps, j’ai offert Sur la plage de Chesil de Ian McEwan. Et depuis peu c’est Sucre de Pastèque de Richard Brautigan. Je crois que je n’ai rien lu de plus doux ni de plus puissant que le texte titré « Mon nom ».
- Quels sont vos projets littéraires ?
Un livre va paraître début mars, sous la forme d’un carnet qui a appartenu au Dormeur du val (du poème d’Arthur Rimbaud), ce soldat mort que l’on imagine endormi. Je raconte sa traversée d’une partie de la guerre de 1870.
Je partirai aussi en résidence d’écriture à Namur dans le cadre du « Printemps poétique transfrontalier ». Et j’ai un autre projet que je garde secret.
- Y a-t-il une question que je ne vous ai pas posé à laquelle vous auriez aimé répondre ? Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Tu préfères te transformer en hêtre pourpre et vivre deux cent années au même endroit ou en papillon et n’exister que quelques jours ?
Réponse : ça dépend de quel pied je me lève.
- J’allais oublier… avez-vous un secret à nous confier ?
Cet autre projet secret serait d’illustrer l’un de mes textes. Le problème est que je ne sais pas dessiner. Alors je me console avec ces paroles de Marc Chagall qui ouvrent de belles perspectives : « Comment dessiner ? Je préfère plutôt mal, très mal dessiner. Mal dessiner, ça c’est bien ! »
Belle interview Loïc ! 🙂
J’aimeJ’aime
Bonsoir !
Il va bientôt falloir vous prêter au jeu des questions-réponses de mes supers élèves.
Ils vous attendent avec impatience pour vous interroger mais aussi pour partager avec vous leurs créations poétiques.
Mme Piétryga
J’aimeJ’aime