Emmanuelle de Boysson est critique littéraire, auteure, essayiste et présidente de la Closerie de Lilas. Elle publie un roman inspiré par le journal intime de son adolescence. Les années Solex c’est la fougue de l’adolescence et l’envie de liberté.
Juliette, la jeune narratrice, a 14 ans et la fougue de son âge. En proie avec les bouleversements de son corps, les questions que provoquent les garçons et l’éducation stricte de ses parents, elle évolue dans cette période charnière de la vie avec passion même si des désillusions surviendront.
« Ma vie, je veux la construire ici et maintenant. Il me faudra trouver la potion magique qui m’aidera à ne pas abandonner. Je veux vivre, aimer, faire de la moto, nager comme une sirène en eaux profondes, déguster des pastèques roses, courir sur les dunes. La mort ne me fait pas peur. »
Emmanuelle de Boysson donne à lire une peinture très réussie des années 70. S’appuyant sur la musique, les idées politiques révolutionnaires, les mœurs hippies, le communisme, elle capte l’essence d’une génération par le regard naïf mais sans concession d’une adolescente qui se cherche. Avec Camille, sa cousine délurée qui n’a rien d’une petite fille modèle, entre l’Alsace et Paris, Juliette va apprendre à vivre, aimer, pardonner.
Contrebalancé par des interventions du narrateur devenu adulte, le roman s’envole sous le regard bienveillant et nostalgique d’une femme parvenue mais qui n’oublie pas ses rêves de jeunesse. Ce dialogue est particulièrement réussi et apporte profondeur et relief au récit.
« A l’époque j’étais dans l’insouciance, dans l’éclaircie de la vie ; j’ignorais que l’amour naît des souvenirs, qu’il s’en nourrit, qu’il en meurt aussi. »
Un roman émouvant et rafraîchissant, comme une virée à solex.
Présentation de l'éditeur : "Alsace, 1969. Lors d’un séjour chez ses grands-parents, avec Camille, sa cousine dévergondée, Juliette rencontre Patrice, adolescent rebelle dont elle tombe follement amoureuse. Leurs vacances riment avec insouciance, s’y mêlent les dernières notes de l’enfance que l’on voudrait ne jamais oublier. Pourtant, dès la rentrée, Juliette doit choisir entre son désir d’émancipation et les codes étriqués de son milieu. Cette idylle ne restera-t-elle qu’une belle échappée ? Hymne à la fureur de vivre, Les Années Solex célèbre l’âge de tous les possibles. Pantalons pattes d’eph, foulards indiens, musique pop… autant d’évocations délicieusement nostalgiques qui ressuscitent une génération avide de liberté."
Emmanuelle de Boysson, Les années Solex, Héloïse d’Ormesson, février 2017, 224 pages, 18 euros
Un roman dont j’entends beaucoup de bien. Pas franchement le genre de roman vers lequel je me dirige instinctivement mais pourquoi pas sortir un peu de ma zone de confort, ta chronique m’y invite en tout cas.
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