Voici un roman que j’attendais avec impatience! Tricoter un roman comme une enquête littéraire, ce n’était pas sans me rappeler l’excellent roman de David Foenkinos : « Le mystère Henri Pick« . François-Henri Désirable évoque avec beaucoup de fougue Romain Gary et les promesses secrètes que l’on fait avec soi-même qui peuvent bouleverser une vie.
J’ai lu ce livre dans le cadre du Grand Prix des lectrices de ELLE 2018, il fait partie de la sélection d’octobre, catégorie « roman ».
J’ai été très enthousiaste par les premières pages du roman. Il y avait de la gaieté, du rythme, de l’humour et cette enquête à mener, ces questions sans réponses dont on avait envie de savoir le fin mot. La description du lien entre l’auteur et Gary m’a aussi beaucoup plu, elle laissait même une place au lecteur pour réinterroger ses propres attentes en littérature.
« La mémoire est despotique, mouvante et sélective, elles trie arbitrairement, selon son bon plaisir. Ainsi oublie-t-on peu à peu le visage de sa grand-mère mais demeure le souvenir vivace, précis, immuable, d’une partie de scrabble avec elle. Où est donc la logique ? Je n’en sais rien. On oublie les titres des films qu’on a vus, des livres qu’on a lus, et on se souvient d’une scène, d’une phrase, ou de tout un chapitre. Je n’avais pas oublié le chapitre VII de la Promesse. Ni bien sûr le nom de Piekielny. »
Malheureusement, j’ai connu un gros passage à vide dans le tiers central du roman, où il était question de manière plus décousue, pour moi, de l’enquête. J’ai été un peu perdue et l’ennui m’a même parfois guettée. En revanche, j’ai vraiment aimé la qualité des descriptions comme lors de l’émission d’Apostrophe, par exemple, où Gary est persuadé que Pivot va dénoncer la supercherie et annoncer en direct qu’il est Emile Ajar !
L’humour de l’auteur, sa connaissance indéniable du parcours et l’œuvre de Gary, et surtout la dernière partie sur l’essence même de la création m’ont touchée. J’ai aimé ce questionnement sur la liberté de création, la possibilité de créer d’autres vies, le linceul d’éternité qu’offre la littérature.
Un livre contrasté mais qui mérite d’être lu pour son originalité.
Présentation de l'éditeur : «"Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire : au n° 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny..." Quand il fit la promesse à ce M. Piekielny, son voisin, qui ressemblait à "une souris triste", Roman Kacew était enfant. Devenu adulte, résistant, diplomate, écrivain sous le nom de Romain Gary, il s’en est toujours acquitté : "Des estrades de l’ONU à l’Ambassade de Londres, du Palais Fédéral de Berne à l’Élysée, devant Charles de Gaulle et Vichinsky, devant les hauts dignitaires et les bâtisseurs pour mille ans, je n’ai jamais manqué de mentionner l’existence du petit homme", raconte-t-il dans "La promesse de l’aube", son autobiographie romancée. Un jour de mai, des hasards m’ont jeté devant le n° 16 de la rue Grande-Pohulanka. J’ai décidé, ce jour-là, de partir à la recherche d’un certain M. Piekielny.»
François-Henri Désirable, Un certain Monsieur Piekielny, Gallimard, août 2017, 259 pages, 19,50 euros
Très tentant celui là !
J’aimeJ’aime
Pas le grand enthousiasme chez Mimi non plus. A suivre
J’aimeJ’aime
j’avais lu son précédent roman sur Evariste Gallois et je l’avais détesté! (je crois même que je l’avais élu « Pire livre de l’année » :D) Du coup je ne pense pas lire celui-là…
J’aimeJ’aime
Mince, détesté ? outch…
J’aimeJ’aime