Vous avez envie de partir loin ? De quitter votre quotidien ? D’ouvrir la porte d’un monde aux antipodes de votre confort et de renouer avec les grandes fresques romanesques ? « Bakhita » c’est un destin chahuté, une vie incroyable, une volonté d’exister et d’apprendre le monde, un regard sur la différence, un cri contre l’injustice. Prêt(e)s ?
De Véronique Olmi, je connaissais surtout ses romans sur le couple, les souvenirs douloureux, les amours impossibles. Avec ce nouveau roman, je découvre une incroyable sensibilité aux détails et un réel talent de conteuse. On sent la terre, la poussière, la chaleur, le lecteur se tient aux côtés de Bakhita tout au long de ses aventures incroyables.
Le destin de cette jeune femme qui commence au Darfour par un enlèvement et une séparation inconsolable de ceux qu’elle aime et se termine dans un couvent d’Italie est vrai. Basé sur des faits historiques : l’esclavage et les traites négrières en Afrique, la montée du fascisme en Italie, les différentes couleurs de peau et le racisme quotidien, ce roman retrace une vie aux accents de soumissions et de résistance, de don de soi et de révoltes.
« Elle voudrait leur dire comme la vie est rapide, ce n’est qu’une flèche, brûlante et fine, la vie est un seul rassemblement, furieux et miraculeux, on vit on aime et on perd ce qu’on aime, alors on aime à nouveau et c’est toujours la même personne que l’on cherche à travers toutes les autres. Il n’y a qu’un seul amour. »
J’ai aimé la rage de vivre de Bakhita, sa foi inébranlable en l’humain, son rapport à la nuit et l’amitié. J’ai été happée par le style ample, fouillé et juste. Même si l’on connaît l’issue de la vie de Bakhita dès les premières pages, on ne parvient pas à lâcher le roman avant de l’avoir achevé. Véronique Olmi crée un lien intime entre cette femme d’une manière assez extraordinaire.
Avec ce roman, on part en aventure, ailleurs et on se retrouve soi, et surtout on questionne le monde d’aujourd’hui qui par certains aspects s’inscrit hélas dans la même démarche discriminante où l’égalité n’est parfois qu’une vague idée abstraite dépassée. Merci pour l’espoir.
Présentation de l'éditeur : " Elle a été enlevée à sept ans dans son village du Darfour et a connu toutes les horreurs et les souffrances de l’esclavage. Rachetée à l’adolescence par le consul d’Italie, elle découvre un pays d’inégalités, de pauvreté et d’exclusion. Affranchie à la suite d’un procès retentissant à Venise, elle entre dans les ordres et traverse le tumulte des deux guerres mondiales et du fascisme en vouant sa vie aux enfants pauvres."
Véronique Olmi, Bakhita, Albin Michel, août 2017, 464 pages, 22.90 euros
J’avais découvert l’auteure avec La promenade des russes. Depuis, je n’avais pas retrouvé cette ambiance liée à la grandeur historique. C’est chose faite avec Bakhita
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