Julien Blanc-Gras : « Dans le désert » #RL2017

J’aime beaucoup les voyages, la découverte d’autres cultures, de manières de penser, de traditions, de ces petits détails qui montrent tout fait sens pour qui sait regarder.
Julien Blanc-Gras livre ici un récit de voyage sur le Qatar, Bahreïn et les pays de Émirats arabes qui ne m’a pourtant pas convaincu.

J’ai lu ce livre dans le cadre du Grand Prix des lectrices de ELLE 2018, il fait partie de la sélection d’octobre, catégorie « document ».

L’auteur nous place immédiatement en immersion dans les pays concernés en nous rappelant des données, démographiques, sociologiques et économiques. C’est quelque chose que j’ai apprécié. Une mise au point est toujours nécessaire pour ne laisser personne au bord de la route.

« Désormais, je me déplace moins pour m’emplir d’expériences que pour entretenir un espoir : ce qui rapproche les hommes est plus fort que ce qui les sépare. Je voyage pour vérifier que je peux nouer des liens avec n’importe qui, et ainsi valider mon identité d’Homo sapiens doué d’empathie. Je voyage pour corriger la myopie que nous infligent les écrans. Je voyage pour me rassurer, en somme. »

Cependant, le choix de la forme même du récit qui se rapproche volontairement d’un compte rendu, d’un journal de voyage m’a décontenancée. En fait, si la proximité est bel et bien immédiate entre l’auteur et le lecteur, j’ai manqué parfois d’un peu de neutralité dans le récit, ou de place pour me faire mes propres opinions.

L’humour très présent est un point que j’ai apprécié, même si les adresses au lecteur m’ont déstabilisée. Je m’explique. On est sur un sujet très sensible comme la place de la femme dans la société qatari, le niqab, et les interdictions de toutes sortes, et j’ai l’auteur qui lance une blague au milieu de tout ça. C’est dommage, j’aurai aimé une réflexion plus tenue, et peut être sans dédramatisé par de l’humour.

Le fond de document est là, mais la forme le décrédibilise à mes yeux. Et peut-être que c’est exactement ce qu’un autre lecteur appréciera, pourvoir s’approcher au plus près d’un sujet épineux avec humour.

Présentation de l'éditeur : "Du Qatar à Oman, en passant par Dubaï et 
le Bahreïn, Julien Blanc-Gras nous guide à travers un nouveau monde où 
tout peut arriver, pour le meilleur ou pour le pire. Parviendra-t-il à 
réconcilier l’Orient et l’Occident en soulevant le voile des apparences 
? Réussira-t-il à se faire des amis dans le désert ? Un périple brûlant, 
servi par la bienveillante ironie de l’auteur de Touriste."

Julien Blanc-Gras, Dans le désert, Au diable Vauvert, septembre 2017, 192 pages, 15 euros

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