Brit Bennett offre un récit entre le roman d’apprentissage et le roman social. Fort de personnages torturés, marqués par les inégalités sociales et les aléas de la vie, « Le coeur battant de nos mères » raconte à la manière d’un choeur antique, l’histoire chaotique d’un premier amour dans une Amérique puritaine, raciste et conservatrice.
« Tous les grands secrets ont un goût particulier avant d’être révélés, et si nous avions pris la peine de faire tournée celui-ci dans notre bouche, nous aurions peut être perçu l’aigreur d’un secret pas assez mûr, cueilli trop tôt, chapardé et transmis précocement. »
Ce premier amour donne lieu à des conséquences qu’un jeune couple devra assumer. Mais rien n’est simple qu’on a 17 ans, on n’est pas sérieux, c’est bien connu. Nadia, la protagoniste autour de qui tourne le roman, est confrontée tout au long du récit à plusieurs choix. Brit Bennett n’émet jamais de jugement, sauf peut être quand le choeur prend la parole. J’ai aimé aussi la manière dont elle construit la relation au père, très pudiquement, en regard de la disparition de la mère.
Malgré une belle exploration et tentative de définition de l’amitié, ce roman m’a parfois paru vain et un peu en surface.
« Pouvait-on être nostalgique d’une amitié pas encore finie, ou bien ce sentiment sonnait-il la fin d’une époque ? »
Si ce livre saisit les tourments de l’adolescence, il me manque toutefois un peu mystère et d’intrigue. Le lecteur n’a pas beaucoup de surprises dans sa lecture et bien que j’ai eu envie d’en terminer la lecture, il ne restera pas gravé dans ma mémoire très longtemps, je le crains.
Présentation de l'éditeur : "Nadia a 17 ans et la vie devant elle. Mais quand elle perd sa mère et avorte en cachette, tout change. Elle choisit alors de quitter la communauté noire et religieuse qui l’a vue grandir. Boursière dans une grande université, Nadia fréquente l’élite. Elle a laissé derrière elle Luke, son ancien amant aux rêves brisés, et Aubrey, sa meilleure amie. Durant une décennie marquée des affres de la vie, les trajectoires des trois jeunes gens vont se croiser puis diverger, tendues à l’extrême par le poids du secret."
Brit Bennett, Le coeur battant de nos mères, Autrement, aout 2017, 368 pages, 20,90 euros
du même avis que toi! et en surface c’est exactement ça 😉
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Mon avis est assez mitigé aussi. Ce roman ne m’a pas spécialement marqué, cependant j’ai eu plaisir à le lire 🙂
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Du même avis que toi, et j’ai été même agacée par certains ingrédients assez artificiels à mon goût.
Au suivant ! 😀
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