Ce roman policier m’a beaucoup plu tant dans sa narration que dans sa construction. J’ai aimé la double temporalité et ce va et vient intéressant pour élucider une affaire criminelle.
J’ai lu ce livre dans le cadre du Grand Prix des lectrices ELLE 2018, il a sélectionné dans la catégorie policier pour le mois de novembre.
La dimension familiale est très finement travaillée non seulement autour de cette affaire d’héritage mais aussi avec Rebecka et ses interrogations sur la relation avec son ami.
Les personnages m’ont tout ce suite captée par leur caractère et leur psychologie travaillée montrant à la fois leurs faiblesses et leur conscience plus ou moins affirmée.
Toute la partie début 1900 m’a transportée avec une vraie adaptation du style dans cette Laponie si mystérieuse et énigmatique, empreinte de la légende de Moloch. Cette jeune institutrice pleine de rêves et entière était un vrai bonheur à suivre. J’ai senti par moments des accents de romans d’apprentissage et d’aventure.
J’ai apprécié le sens de la formule dont use parfois l’auteure, un petit plus d’ailleurs dans la période 1900 que dans le temps de narration de l’enquête. Ces aphorismes élèvent la réflexion et apporte profondeur au romans.
« La misère est un animal tapi dans les bois autour de la compagnie minière, prêt à dévorer celui ou celle qui perd un bras, un mari, sa vertu. »
Il y a une scène, celle du meurtre du chien qui m’a cependant été pénible de lire.
Un roman qui questionne et dépayse, entraîne le lecteur au cœur d’un secret diablement bien ficelé que l’auteure va détricoter avec un suspense grandissant.
Présentation de l'éditeur : "Au terme d’une traque impitoyable dans les forêts de Lainio, en Laponie suédoise, un ours féroce est abattu. Dans sa panse : les restes d’un homme… Cette macabre découverte est suivie quelques mois plus tard par l’assassinat d’une femme à coups de fourche. Chargée de l’enquête, la procureure Rebecka Martinsson ne tarde pas à recouper ces faits a priori sans rapport : les deux victimes avaient un lien de parenté ; ils étaient père et fille. Mais ils ne sont ni les premiers ni les derniers à disparaître, comme si une étrange malédiction frappait leur famille…"
Asa Larsson, En sacrifice à Moloch, Albin Michel, septembre 2017, 444 pages, 21.90 euros
2 commentaires sur « Asa Larsson : « En sacrifice à Moloch » #rl2017 »