Thomas Flahaut publie un premier roman post apocalyptique mais néanmoins ancré dans une réalité nucléaire anxiogène et visionnaire.
Thomas Flahaut met en scène entre Belfort et Strasbourg, les conséquences de trois catastrophes successives : nucléaire, industrielle et familiale. Avec une langue vive et dépourvue de toute volonté de séduction, il décrit le chaos qui règne dans ce monde en perdition où les repères s’effacent et l’humain s’exprime dans sa plus grande bestialité.
« Comment ça meurt une ville ? »
La famille qu’il dépeint, devient le lieu d’une expérimentation de la solitude et des ultimes liens qui subsistent après une catastrophe. Le relation entre les deux frère m’évoque la rivalité mythique de Caïn et Abel.
L’auteur porte aussi un regard sur la déshumanisation de la société en évoquant Alstom et la précarité des employés.
« UN jour Alsthom est devenu Alstom. Beaucoup y ont vu un mauvais présage. On disait qu’en enlevant le h de Alsthom, c’était le h de humains qu’ils avaient effacé. »
Sans aucun doute, Thomas Flahaut sera une plume à suivre. Il y a fort à parier que l’avenir lui réserve de belles surprises littéraires.
Présentation de l'éditeur: "« La secousse que j’ai ressentie la nuit dernière était un tremblement de terre. Les animations commentées par le présentateur du journal le montrent. Un point rose palpite sous la terre. De ce point partent des ondes roses qui font vaciller un cube gris posé à la surface, désigné par une flèche, et légendé. Centrale nucléaire de Fessenheim. » Évacués avec le reste de la population, Noël et son frère, Félix, se retrouvent dans un camp improvisé en pleine forêt, la forêt où ils se promenaient, enfants, avec leur père. C’était avant la fermeture de l’usine où celui-ci travaillait, avant le divorce des parents, et l’éclatement de la famille. Cette catastrophe marque, pour eux, le début d’une errance dans un paysage dévasté. Ils traversent l’Alsace déserte dans laquelle subsistent de rares présences, des clochards égarés, une horde de singes échappés d’un zoo, un homme qui délire…"
Thomas Flahaut, Ostwald, L’Olivier, août 2017, 176 pages, 17 euros
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