Pour le jour 21 Elsa Flageul nous confie son coup de cœur à glisser sous le sapin qui a aussi séduit les dames du Fémina.
La serpe de Philippe Jaenada, Julliard, 23 euros
Les émotions que me procurent la lecture sont très fortes mais silencieuses. Il est très rare qu’un roman me fasse pleurer, vraiment pleurer, à gros sanglots (le dernier à m’avoir fait pleurer est « La route » de Cormac Mc Carthy, ça date un peu). Et rire, je veux dire à haute-voix, je crois bien que ça ne m’était jamais arrivé. Avant de lire Philippe Jaenada. Et notamment « La serpe », roman/enquête autour de la vie d’Henri Girard, alias Georges Arnaud, auteur du Salaire de la Peur et présumé coupable de l’assassinat d’une partie de sa famille à coups de serpes. Philippe Jaenada dresse le portrait de cet homme, anti-héros parfait, et réhabilite son nom tout en se racontant avec un art du second degré et de la digression absolument irrésistible. Il y a du Cluedo et du Gotlib, de la sincérité et du sang, de la folie et de l’humour. Et de magnifiques parenthèses. C’est sublime.
En savoir plus sur Elsa Flageul ?
Avant de se lancer dans l’aventure romanesque, Elsa Flageul a d’abord étudié le cinéma et travaillé sur l’œuvre de Jacques Demy. Le cinéma garde une influence majeure sur son travail d’écrivain, caractérisé par un sens aigu de la musicalité et une écriture d’une grande délicatesse. Aux éditions Julliard, elle a déjà publié Madame Tabard n’est pas une femme (2011), J’étais la fille de François Mitterrand (2012) et Les Araignées du soir (2013). Les Mijaurées (2016) est son quatrième roman. Il sera adapté prochainement au cinéma.