Disparaître et laisser une vie derrière soi, être prisonnier de ses choix. Voilà tout l’enjeu de ce roman policier construit avec brio.
J’ai lu ce livre dans le cadre du Grand Prix des lectrices ELLE 2018, il a sélectionné dans la catégorie policier pour le mois de décembre.
J’ai aimé les personnages de femmes qui se détachent tout au long du roman, tour à tour révoltés, insouciants et conscients de la valeur d’une vie.
La double temporalité apporte du dynamisme et un éclairage intéressant sur les exactions commises en Argentine. Avec l’auteur, on passe du chaud au froid, de l’Amérique du Sud à la Suède, de génération en génération et de la peur au rire.
Un roman complet au style très agréable. La psychologie des personnages est bien travaillée, les personnages marginaux deviennent attachants et on sent qu’une rédemption est possible pour qui oserait y croire vraiment.
La dimension sociale qui se décline tout au long du roman interpelle aussi le lecteur.
Présentation de l'éditeur : "Durant la nuit de Walpurgis, cette nuit de la fin avril où l’on fait brûler des feux pour dire adieu à l’hiver, une femme est tombée d’un balcon, du onzième étage. C’était Charlie, la sœur d’Helene Bergman, mais depuis des années elles ne se parlaient presque plus. Helene n’avait jamais partagé l’obsession de son aînée : découvrir ce qu’il était arrivé à leur mère, disparue en novembre 1977, quelque part en Amérique du Sud. De cette Ing-Marie si belle, il ne reste plus que quelques photographies et le souvenir de ceux qui l’ont aimée. Mais tandis que la police s’apprête à classer la mort de Charlie comme un banal suicide, Helene se dit qu’elle aurait dû révéler certaines choses. Au bout de ces omissions, elle va devoir conduire elle-même une étrange enquête. Pas sur une mort, mais sur deux. Pas seulement sur sa sœur, mais aussi sur sa mère. Pas seulement en Suède, mais aussi en Argentine. Dans ce roman couronné par le prix du meilleur roman policier suédois 2014, Tove Alsterdal dresse le portrait de femmes aveuglées par leurs désirs comme par leurs peurs. Non, la vie d’une personne ne se trouve pas dans ce qu’elle laisse derrière elle, mais dans ce qu’elle choisit de cacher."
Tove Alsterdal, Tango Fantôme, Rouergue, octobre 2017, 480 pages, 23.50 euros
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