David Foenkinos : « Vers la beauté »

« Vers la beauté », le très attendu 15e roman de David Foenkinos vient de paraître. Le romancier y explore le pouvoir réparateur de l’art et la beauté (comme dans Charlotte). Il y ausculte également le couple, un de ses thèmes de prédilection. (Nos séparations, Le potentiel érotique de ma femme, La délicatesse). Dans cet opus, où se mêlent suspense et délicatesse,  l’auteur renoue avec ce que l’on peut appeler une « comédie dramantique » où Eros et Thanatos dansent un pas de deux troublant de justesse et de modernité.

David Foenkinos construit ce roman en quatre parties où il ménage un certain suspense et crée une ambiance très intime. Autour d’une poignée de personnages dont les liens seront révélés au fur et à mesure de la lecture, le roman dévoile une histoire touchante et marquante d’êtres écorchés en lutte avec eux-mêmes.

Antoine, professeur aux beaux-arts,  change soudainement de vie pour fuir un événement dramatique. Rattrapé par le passé, il décide de l’affronter et dans un élan de reconstruction, il va jusqu’à se dépasser lui-même pour le rayonnement de l’art, de l’art avec un A.

« La beauté demeure le meilleur recours contre l’incertitude. »

Longtemps, les personnages principaux des livres de l’auteur étaient seuls, sans frère ou sœur. Ici, la sœur d’Antoine joue un rôle important et le romancier rend un très bel hommage à ce lien si particulier entre frère et sœur.

David Foenkinos joue aussi avec son lecteur, ainsi p.72, on apprend que si Louise (la petite amie du sérieux professeur) est remarquée par Antoine alors qu’elle se glisse au dernier rang d’un amphi où il fait cours, ce dernier doit caser dans « jus d’abricot » dans ses explications. Il va sans dire que ce « jus d’abricot » fait référence à une des scènes clés de La délicatesse, le livre qui a permis à David Foenkinos de se hisser dans le top 10 des auteurs français. L’auteur citera-t-il les deux polonais dans son roman comme à son habitude ? Je vous laisse lire pour le découvrir !

Vous y retrouverez aussi ces aphorismes tantôt drôles, tantôt tristes, les notes de bas de pages pleines d’humour qui caractérisent si bien l’auteur

Mais l’auteur de Charlotte se fait aussi plus grave en abordant un sujet de société que je vous laisserai découvrir au fil de la lecture.

« Son corps lui appartenait. »

Il se dessine dans l’œuvre de l’auteur une idée selon laquelle tout viendrait du corps. Ici, il tisse peut-être encore plus dramatiquement les liens entre psyché et corps. Avec une incroyable finesse et avec une juste distance, il raconte la descente aux enfers d’un corps malmené qui n’aura cessé de lutter pour survivre et apercevoir la beauté.

Un roman bouleversant, infiniment beau qui résonne comme un cri pour l’art et la vie.

Présentation de l'éditeur :  "Antoine Duris est professeur aux Beaux-Arts de Lyon. Du jour au lendemain, il décide de tout quitter pour 
devenir gardien de salle au musée d’Orsay. Personne ne connaît les 
raisons de cette reconversion ni le traumatisme qu’il vient 
d’éprouver. Pour survivre, cet homme n'a trouvé qu’un remède, se 
tourner vers la beauté. 
Derrière son secret, on comprendra qu’il y a un autre destin, celui 
d’une jeune femme, Camille, hantée par un drame."

David Foenkinos, Vers la beauté, Gallimard, mars 2018, 222 pages, 19 euros

4 commentaires sur « David Foenkinos : « Vers la beauté » »

  1. J’ai commencé la lecture hier soir. Comme d’habitude avec l’auteur, je m’arrête à tous les paragraphes pour savourer les mots ou les réflexions.

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