Ouvrir un lire de Serge Joncour, c’est la promesse d’être embarqué dans une histoire. Une vraie histoire racontée par un auteur de talent maniant mots et sentiments humains comme personne. Lire Serge Joncour, c’est apprendre à prendre le temps d’écouter ce qu’un auteur nous dit. Prendre le temps. Les deux couples de personnages principaux questionnent justement leur vie et la valeur du temps.
Serge Joncour entremêle deux histoires qui se déroulent en un même lieu mais à plus de 100 ans d’écart. Dans le Lot, au sommet d’une colline arborée et reculée, une bâtisse en pierre surplombe une vallée ondoyante au camaïeu de verts envoûtants. C’est ce calme que Lise recherche. La déconnexion aussi, puisqu’il s’agit d’une zone blanche ce qui au début va passablement énerver Franck.
En 1914, alors que tout le pays va basculer dans la guerre, un dompteur allemand s’installe sur les hauteurs du village dans une maison que l’on dit maudite. La nature, sa faune va alors ressentir le danger des fauves du dompteur, tout comme les habitants jusqu’au plus profond d’eux-mêmes. Le loup s’installe dans la bergerie et Serge Joncour nous rappelle très habillement que l’homme un loup pour l’homme, quelque soit l’époque.
« Du jour au lendemain, les hommes basculèrent dans la barbarie et la fureur, et la mort, ce microbe peu subtil qui enjambe allègrement la barrière des espèces, faucha en quatre ans de guerre des générations d’hommes en même temps que des millions de chevaux, de bœufs et de mules tout autant que des chiens, des pigeons et des ânes sans compter tous les gibiers coincés dans la démence des feux, […]. »
Et comme dans chaque livre de l’auteur, on découvre une histoire d’amour plus ou moins impossible, mais d’une évidence éclatante de poésie et de tendresse.
« Aimer ce n’est pas se rendre compte, aimer ce n’est même pas réaliser que l’on est tendu vers l’autre, sans cesse propulsé vers un déséquilibre tentant. Cet homme pour elle, c’était Ulysse délivré de son périple, c’était Noé affranchi de tout pacte avec Dieu, cet homme c’était l’être le plus libre qui soit. »
Dans ce dernier opus, il sera donc question des liens d’asservissements, visibles ou invisible, du regard des gens, des lois immuables de la nature, des luttes de pouvoir et de la nature humaine dans sa plus simple expression. Alpha, le magnifique chien-loup, est le symbole de cette lutte entre désir de liberté et sociabilité. Il sera le fil entre les deux histoires, l’accelerateur dans l’enquête que mène Franck
Serge Joncour signe un roman duquel on sort grandi, légèrement groggy et avec l’envie impérieuse de se reconnecter à l’essentiel.
Présentation de l'éditeur : "L’idée de passer tout l’été coupés du monde angoissait Franck mais enchantait Lise, alors Franck avait accepté, un peu à contrecœur et beaucoup par amour, de louer dans le Lot cette maison absente de toutes les cartes et privée de tout réseau. L’annonce parlait d’un gîte perdu au milieu des collines, de calme et de paix. Mais pas du passé sanglant de cet endroit que personne n’habitait plus et qui avait abrité un dompteur allemand et ses fauves pendant la Première Guerre mondiale. Et pas non plus de ce chien sans collier, chien ou loup, qui s’est imposé au couple dès le premier soir et qui semblait chercher un maître. En arrivant cet été-là, Franck croyait encore que la nature, qu’on avait apprivoisée aussi bien qu’un animal de compagnie, n’avait plus rien de sauvage ; il pensait que les guerres du passé, où les hommes s’entretuaient, avaient cédé la place à des guerres plus insidieuses, moins meurtrières. Ça, c’était en arrivant.
Serge Joncour raconte l’histoire, à un siècle de distance, d’un village du Lot, et c’est tout un passé peuplé de bêtes et anéanti par la guerre qu’il déterre, comme pour mieux éclairer notre monde contemporain. En mettant en scène un couple moderne aux prises avec la nature et confronté à la violence, il nous montre que la sauvagerie est toujours prête à surgir au cœur de nos existences civilisées, comme un chien-loup."
Serge Joncour, Chien-Loup, Flammarion, août 2018, 480 pages, 21 euros
Il me tente bien !!
J’aimeJ’aime
Il est magnifique. Tu as l’impression de t’asseoir auprès d’un feu de cheminée avec un ami qui te raconte une histoire, à la manière d’un conteur passionné et passionnant.
J’aimeJ’aime
Toujours pas lu cet auteur… je me demande bien ce que j’attends !
J’aimeJ’aime
je viens de le terminer mais j’ai des interrogations sur :
– à la fin le dompteur tue les 4 lions : c’est rapide, sans détails, on ne sait pas trop comment il fait
les 4 tigres : on ne sait pas, on suppose qu’ils sont tués après mais par qui et comment: mystère
quand à La Buche je me demande s’il est encore sur la cage
bref je veux dire que j’ai été passionné par l’histoire et quand d’un seul coup tout se termine aussi rapidement c’est trop brutal, car enfin ces fauves au milieu du troupeau de brebis il faut se l’imaginer et donc arriver à les tuer après aussi vite j’ai du mal à comprendre
et le Franck avec ces contrats à la main ça ne me parait pas crédible
je suis content de l’avoir lu et je le recommande mais j’aimerai avoir d’autres avis
J’aimeJ’aime