Comment faire face à un deuil ? Où retrouver du sens quand les repères s’effacent ? Comment survivre à l’indicible douleur de la perte ? Olivia de Lamberterie, à travers son expérience personnelle, invite à une réflexion générale et offre un incroyable roman tombeau à son frère.
Si le sujet grave du suicide de son frère est évoqué dès les premières pages, comme pour se délester d’un fardeau, poser les mots, établir les faits, dire les choses avec sincérité, Olivia de Lamberterie signe un roman où la grâce des mots pour l’absent emporte le lecteur dans un écrin de douceur, de chagrin voilé et d’optimisme salvateur.
« J’avais envie de lui dire que M. de Lamberterie n’était ni un petit garçon désobéissant, ni un alcoolique, ni un drogué, juste un grand blessé. Extralucide, hypersensible. Mélancolique et désabusé. »
« Je n’aime pas les gens qui se répandent, leurs confidences me donnent l’impression de voir couler un camembert trop fait. »
« Ma mère parle souvent en italique. »
« On écrit pour exprimer ce dont on ne peut pas parler, pour libérer tout ce qui, en nous, était empêché, claquemuré, prisonnier d’une invisible geôle. Et il n’y a pas de meilleure confidente que la page blanche à laquelle, dans le silence, on délègue ses obsessions, ses fantasmes et ses morts. Tu m’as révélé l’incroyable pouvoir de la littérature, qui à la fois prolonge la vie des disparus et empêche les vivants de disparaitre. »
Présentation de l'éditeur : "Les mots des autres m’ont nourrie, portée, infusé leur énergie et leurs émotions. Jusqu’à la mort de mon frère, le 14 octobre 2015 à Montréal, je ne voyais pas la nécessité d’écrire. Le suicide d’Alex m’a transpercée de chagrin, m’a mise aussi dans une colère folle. Parce qu’un suicide, c’est la double peine, la violence de la disparition génère un silence gêné qui prend toute la place, empêchant même de se souvenir des jours heureux."
Olivia de Lamberterie, Avec toutes mes sympathies, Stock, août 2018, 256 pages, 18.50 euros
Ahhh, enfin une chronique sur ce livre. Je lui tourne autour depuis quelques jours sans trop savoir quoi en penser. J’attendai la venue d’Olivia De Lamberterie aux bibliothèques idéales à Strasbourg pour me décider. Mais ta chronique m’a deja bien mis l’eau à la bouche. Merci !
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