« C’est là leur malédiction. L’impossibilité de connaitre la vérité. C’est ce qui les tue : savoir que cette vérité existe, mais qu’ils n’y ont pas accès. »
Que reste-t-il de vivant dans nos vies quand tout s’effondre ? Quel est le prix des rêves ? Combien de mensonges sommes-nous prêts à concéder pour arriver à nos fins ? Sommes-nous prisonnier de nos choix ? Valérie Tong Cuong, magistrale, signe un roman coup de poing sur la lâcheté, la rémission et les lois impénétrables du destin.
Dans ce nouveau roman de Valérie Tong Cuong, il est question des liens qui unissent ou asservissent insidieusement mais il est surtout question d’amour sous toutes ses formes. L’auteure explore depuis plusieurs livres ce qui rend vivant ses personnages : leurs failles, leurs faiblesses, leurs espoirs. Ici, elle creuse le sillon de la culpabilité avec justesse et émotion. Pax, un comédien secondaire décroche un casting inespéré. Et c’est précisément cet espoir qui va lui perdre de vue l’essentiel : la vie. Un jeune garçon est molesté dans l’appartement du dessus alors qu’il vient se préparer pour l’entretien qui à coup sûr va changer son plan de carrière. Les choses vont effectivement changer mais pas celles que l’on croit.
« Le courage, ce serait de renoncer aux pensées stériles de vengeance et de haine : puisqu’il n’y a personne à punir, ni personne à haïr. »
Dans un maelström de rebondissements, Emi Shimizu, la mère, va porter à bout de bras la vie émiettée de son fils et se reconstruire de la façon la plus romanesque qu’il soit.
Portée par une langue riche et ciselée, l’histoire d’Alexis se construit, s’infiltre à l’encre indélébile dans le cœur du lecteur et questionne profondément les choix solitaires aux répercutions générales.
Valérie Tong Cuong porte ce regard juste de l’artiste qui ressent et dévoile nos faiblesses ennemies, nos envies coupables sans jamais les juger.
Un grand roman psychologique sur la résilience et le pardon.
Présentation de l'éditeur : " Comédien de seconde zone, Pax Monnier a renoncé à ses rêves de gloire, quand son agent l’appelle : un grand réalisateur américain souhaite le rencontrer sans délai. Passé chez lui pour enfiler une veste, des bruits de lutte venus de l’étage supérieur attirent son attention – mais il se persuade que ce n’est rien d’important. À son retour, il apprend qu’un étudiant, Alexis Winckler, a été sauvagement agressé. Un an plus tard, le comédien fait la connaissance de l’énigmatique Emi Shimizu, et en tombe aussitôt amoureux – ignorant qu’elle est la mère d’Alexis. Bientôt le piège se referme sur Pax, pris dans les tourments de sa culpabilité. Qui n’a jamais fait preuve de lâcheté ? Quel est le prix à payer ? Quand tout paraît perdu, que peut-on encore sauver ? La domination du désir et de la peur, les vies fantasmées et le dépassement de soi sont au cœur de ce livre fiévreux qui met en scène des personnages d’une humanité bouleversante et vous accompagne longtemps après l’avoir refermé."
Valérie Tong Cuong, Les guerres intérieures, Lattès, août 2019, 240 pages, 19 euros
Un commentaire sur « Valérie Tong Cuong : « Les guerres intérieures » #RL2019 »