Pour la sortie de « Surface » en poche chez Pocket, il devenait essentiel que je vous parle enfin de ce livre qui m’a tant touchée tant par sa structure narrative que par son contenu.
« L’enfer reste toujours le regard que les autres portent sur nous. Comme un jugement. Le regard qui nous examine, celui qui nous empêche d’oser, celui qui nous freine, celui qui nous peine, celui qui nous fait nous aimer ou nous détester. »
Olivier Norek, creuse profondément la psychologie de ses personnages ce qui donne un rendu à la fois juste et fort. Noémie Chastain que je me plais à définir comme une héroïne, entre en reconstruction tant mentale que physique après une blessure par balle en service. Peu aidée par sa hiérarchie, elle échoue dans un placard à la campagne où on lui demande néanmoins de faire le sale travail, et de rédiger un rapport en faveur d’une réduction d’effectif.
« Avez-vous déjà réfléchi à la fonction du visage ? Avez-vous compris qu’il est le reflet de tous vos sentiments ? On y lit le chagrin, la joie, les peurs, les interrogations, la douleur comme la jouissance. Il parle, avant même les mots. »
Social, fort et engagé, le ton est donné dès les premières pages. L’auteur dissèque tant l’âme humaine que les rouages d’une administration impitoyable autour de ce cold case. Les descriptions de la nature et l’Aveyron apportent une troublante respiration à ce texte sous tension. Le canevas narratif est définitivement très réussit.
Un livre qui se lit tout seul et laisse une empreinte durable comme tous les romans de cete auteur.
Présentation de l'éditeur : "ICI, PERSONNE NE VEUT PLUS DE CETTE CAPITAINE DE POLICE. LÀ-BAS, PERSONNE NE VEUT DE SON ENQUÊTE."
Olivier Norek, Surface, Michel Lafon, avril 2019, 432 pages, 19.95 euros