Eric Genetet : « On pourrait croire que ce sont des larmes »

Avec une jolie plume et un engagement fort dans la psyché de ses personnages, Eric Genetet signe un 6e roman puissant et nostalgique sur les cicatrices de l’enfance.

Dès que j’ai commencé le roman d’Eric Genetet, j’ai compris qu’il y avait une forte résonance avec « Tomber« . Quelques années séparent les deux romans qui se déroulent tous les deux en été. Ils abordent l’abandon et la reconstruction. Mais le point de vue est différent; il est focalisé par Julien, 45 ans qui regarde dans le rétroviseur de la Mercedes rouge comme on feuillette un vieil album photos jauni par le temps.

« Il y a des familles qui portent des mystères trop lourds pour s’aimer. »

« On pourrait croire que ce sont des larmes » est une odyssée en mer intérieure. Comme toute traversée, il y du ressac et des percées de temps clair. La houle chamboule, le silence impénétrable pétrifie. L’Atlantide de l’enfance se redessine entre souvenirs et dialogues surprenants entre Julien et Louise, sa mère. Mais c’est précisément là que tout va changer quand le fils va entreprendre de retourner à Argelès, là où tout a basculé et où réside à nouveau Louise qui s’étourdit de vent, de vin de Luz Casal.

« Le môme est de retour chez lui mais l’adulte s’en veut d’être là. Il se sent coupable de ressentir cette chaleur de l’enfance, de céder à la grandeur des souvenirs. Hier, il ne savait pas qu’il n’avait rien oublié. »

Roman couleur sépia où la nostalgie recoud les blessures de l’enfance, roman du secret et des non-dits, « On pourrait croire que ce sont des larmes » est aussi une douce invitation à dire combien on tient à ceux que l’on aime.

Présentation de l'éditeur : Julien doit prendre la route pour Argelès-sur-Mer. Cela fait près de trente ans qu'il n'y est plus retourné. C'est là-bas, sur la plage, qu'il a abandonné son innocence, ses souvenirs d'une enfance heureuse et celui du visage de son père. C'est aussi là-bas que s'est installée sa mère, Louise, depuis plusieurs mois. Elle qui s'était promis de ne plus y remettre les pieds non plus. Ce trajet qui le ramène vers son passé, Julien n'a d'autre choix que de l'emprunter : sa mère a disparu. Du moins l'a-t-il cru, car elle est bien dans son appartement lorsqu'il arrive. À quoi joue-t-elle ? Louise veut lui parler. Elle doit lui parler. Mais après tant de silence, y a-t-il encore quelque chose à renouer ?
À travers le portrait de cet homme en route vers son passé, Éric Genetet raconte les silences infranchissables et les blessures vives de l’enfance. Mais au bout du voyage, la lumière inonde la plage entre les larmes et ouvre la voie de la renaissance. L’avenir est toujours à construire.

Eric Genetet, On pourrait croire que ce sont des larmes, Editions Héloïse d’Ormesson, janvier 2022, 160 pages, 16 euros

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