Une page se tourne

Après près de 10 ans à la médiathèque Mélanie de Pourtalès, je m’envole vers la médiathèque André Malraux.  Si je reste toujours à Strasbourg, je vais élargir mon domaine d’acquisition et m’occuper entre autres choses, de la littérature européenne.

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Rencontre avec Sylvie Le Bihan à la médiathèque de la Robertsau

Sylvie Le Bihan est venue rencontrer les lecteurs de la médiathèque de la Robertsau, mardi 9 juin 2015 à 19h. Une édition bonus dans le cadre « Des mots d’auteurs », pour mon plus grand bonheur. Après lui avoir posé des questions de manière virtuelle (Chut c’est un secret), cette rencontre était l’occasion d’échanger enfin en vrai!

J’ai cherché Sylvie à son hôtel mardi vers 17h30. Grande sportive, elle me confie avoir couru 40 minutes juste avant que je ne vienne pour la conduire à la médiathèque. Elle pratique ce sport depuis toujours et ce n’est pas sans rappeler d’autres auteur tels, Franck Courtès ou Haruki Murakami.

Arrivée à la médiathèque, nous faisons une courte interview pour le blog Myriades.
interview pour le blog Myriades (©  D. Winling)

© Daisy Winling

Autour d’un rafraichissement, nous parlons de la vie, des hommes, nous refaisons presque le monde! Sylvie le Bihan est vraiment quelqu’un avec qui on peut parler librement. J’aime son franc parlé et ses qualités d’écoute.

Sylvie Le Bihan & Bénédicte Junger

© Droits réservés

Pour cette jeune auteur aux deux romans forts et à l’écriture acérée (L’autre et Là où s’arrête la terre), le plus important est de ne pas se prendre au sérieux et de continuer à travailler la simplicité et la fluidité de ses écrits.

Elle nous raconte avec beaucoup d’humour comment ses jumeaux de 17 ans ont étudié l’incipit de son dernier roman avec leur professeur de français sans savoir que le texte était d’elle.

Sylvie Le BihanIMG_4253

« J’aime beaucoup faire un travail de recherche, rencontrer des gens et recueillir leur histoire. »

Cette auteure aux journées bien remplies effectue, en effet, un travail de recherches approfondies pour chacun de ses romans. C’est une dimension essentielle de son travail d’écriture.

Claudia de la Librairie La Parenthèse

© Bénédicte Junger

Merci à notre libraire partenaire Claudia, de la librairie La Parenthèse, qui assure à chaque rencontre la vente de livres.

David, notre régisseur

© Bénédicte Junger

Et merci à David, un régisseur des médiathèques de l’Eurométropole et de la CUS, qui nous met en lumière et assure la diffusion un son de qualité lors de nos rencontres.

Rencontre avec Eric Reinhardt à la médiathèque de la Robertsau

Né en 1965 à Nancy, Éric Reinhardt a fait une prépa HEC, puis une école de commerce, avant de travailler dans l’édition, puis plus précisément dans l’édition de livres d’art. En 1991, il se met à écrire et publie en 1998 son premier roman Demi-sommeil. Tout au long de ses livres, il observe notre société, ses différentes classes et leurs mœurs, avec un regard, et une écriture sarcastique mais également poétique. Il dépeint surtout la classe moyenne, avec ses illusions et ses désenchantements, dans Le Moral des ménages, son second roman, paru en 2002, et qui l’a fait connaître au public. Ses romans mettent en scène des personnages que le diktat actuel de la réussite maltraite. Dans Cendrillon et Le Système Victoria, il critique la mondialisation, le monde de la finance, le capitalisme décomplexé, le monde du travail sous la pression de la logique du profit.

Il est venu rencontrer ses lecteurs de la médiathèque de la Robertsau pour son dernier roman L’amour et les forêts paru en août 2014 et qui a obtenu les Prix Renaudot des lycéens 2014, Prix France Télévisions 2015 et Prix des étudiants France Culture – Télérama 2015.

J’ai accueilli Éric en fin d’après-midi sur le quai de la gare de Strasbourg. Il est descendu de sa voiture, le regard azur et les cheveux argentés, armé d’un parapluie canne noir, vêtu d’un imper sombre chaussé de souliers noir très élégants. Avec un sourire, je lui ai annoncé qu’il n’y aura hélas pas de pluie et pas de temps d’automne (hélas, car c’est sa saison préférée, un thème qu’il a très largement développé dans Cendrillon).

« Je préfère le profond, ce qui peut se pénétrer, ce en quoi il est envisageable de s’engloutir, de se dissimuler : l’amour et les forêts, la nuit, l’automne, exactement comme vous. »           in L’amour et les forêts

Eric Reinhardt à la médiathèque de la Robertsau

© Droits réservés

Cette rencontre à la médiathèque était la vingtième de notre cycle « Des mots d’auteurs ». Il y avait un peu d’émotion pour moi. L’interview se démarquait par une forme particulière. En effet, j’avai défini 10 « objets-symboles » révélateurs du livre. Je les ai présenté à l’auteur l’un après l’autre en ménageant un certain suspens pour amorcer la discussion.

La librairie la parenthèse revient sur la rencontre

L’expérience était plutôt réussie. Eric Reinhardt s’est prêté avec bonne humeur à ce petit jeu où même une lampe est sorti de mon sac, ce qui rappellera à Christel, fidèle lectrice de la médiathèque, l’extraordinaire Mary Poppins! L’auteur a abordé rapidement le processus de création et la genèse du roman. Il n’a pas voulu l’axer sur les pervers narcissiques mais sur la personne qui en subit les conséquences. Souvent il a expérimenté les choses pour écrire les scènes de son roman. Il s’est ainsi inscrit sur meetic sous un pseudonyme féminin, est allé visiter la clinique Sainte Blandine à Metz et a même testé un soin du visage.

« Le personnage de Bénédicte Ombredanne a été nourrie de rencontres avec des femmes qui m’ont raconté leur histoire et par ma sensibilité. »

Sophie Adriansen évoque la rencontre

Le public présent s’est dirigé dès la rencontre achevée devant la petite table de dédicace pour échanger de manière plus personnelle avec l’auteur. Claudia de la Libraire La Parenthèse a assuré la vente de livres.

Eric Reinhardt en dédicaceEric Reinhardt« Bénédicte Ombredanne est une ligne narrative que j’avais déjà construite pour « Cendrillon ». C’était déjà une femme enfermée. »

Eric Reinhardt en dédicace© Bénédicte Junger

La rencontre s’est achevée après un dîner fort agréable autour de plats alsaciens et d’évocations littéraires et culinaires (entre autres). Mais Eric, fidèle à son personnage préféré de Cendrillon s’est éclipsé aux douze coups de minuit…

Eric Reinhardt

© Bénédicte Junger

Rencontre avec Maylis de Kerangal à la médiathèque de la Robertsau

Mardi 24 mars, jour tant attendu depuis l’invitation lancée au salon du livre de Paris en mars 2014.

Née en 1967, Maylis de Kerangal a été éditrice pour les Éditions du Baron perché et a longtemps travaillé avec Pierre Marchand aux Guides Gallimard puis à la jeunesse.
Elle est l’auteur de quatre romans aux Éditions Verticales, Je marche sous un ciel de traîne (2000), La vie voyageuse (2003), Corniche Kennedy (2008) et Naissance d’un pont (2010) ainsi que d’un recueil de nouvelles, Ni fleurs ni couronnes (2006) et d’une novella, Tangente vers l’est (2012).
Elle vient nous présenter son 8e roman Réparer les vivants paru en janvier 2014 chez Verticales, qui a reçu 10 prix dont le Grand prix RTL-Lire 2014, le Roman des étudiants-France Culture-Télérama 2014, et le Prix Orange du Livre 2014

La salle est prête. Après la création de l’espace de rencontre, par un déménagement conséquent de meubles, tables, et chaises, la médiathèque ouvre, comme à son habitude, à 10h. Très vite, les lecteurs nous questionnent sur l’évènement du soir.

médiathèque Robertsau Strasbourg

Vers 16h, les régisseurs des médiathèques viennent mettre en lumière l’espace et nous posent les micros, indispensables pour que la voix de l’auteur parvienne jusqu’au dernier rang.

Maylis de Kerangal est une auteure généreuse et abordable, d’une simplicité désarmante.
Un peu avant 18h, je me rends à la gare de Strasbourg pour l’accueillir. Le contact est immédiatement chaleureux et ma petite appréhension disparait dans son sourire. Le trajet qui nous conduit à la médiathèque me permet de lui présenter notre médiathèque, le quartier de la Robertsau, la ville de Strasbourg. Un appel  rapide est passé à ses fils pour donner les instructions du soir avant le retour de leur père, Maylis a la voix douce. Arrivée à la médiathèque, elle découvre la vitrine qui annonce sa venue et salue son originalité.

médiatheque Robertsau

Après un réglage des micros et des projecteurs, nous montons pour un café (pour elle) et un verre d’eau (pour moi). Cake aux cranberries, chocolat noir sont les douceurs sur lesquelles nous comptons pour tenir pendant l’entretien. Maylis signe les romans de la médiathèque de bonne grâce et l’heure approche tout doucement.
Nous sommes « complet » et même plus que complet. Il nous est très désagréable de devoir refuser du monde. C’est la première fois depuis 2009.

Nous descendons comme prévu sur les dernières notes de « La nuit je mens » de Bashung que Maylis cite dans son livre. L’entretien débute à 19h10.

« Écrire c’est se mettre en empathie avec le monde, pouvoir ensuite le toucher. »

L’auteur de « Réparer les vivants » explicite son travail d’écrivain, sa manière d’écrire, de rallier un point A à un point B dans la construction de ses romans. Elle écrit en ayant toujours connaissance de la fin. Son ambition était de raconter la migration d’un cœur, du corps de Simon Limbres dans celui de Claire Méjan.

« Le roman pose la question de la vie mais pas celui du réel. »

Maylis de Kerangal

La ponctuation est un espace de liberté pour Maylis de Kérangal, c’est là que l’auteur s’exprime le plus.

« On peut tout corriger dans un texte mais pas la ponctuation, c’est comme toucher au souffle de la personne. »

Elle lit le premier chapitre de son roman, qui n’est qu’une seule phrase. C’est la première qu’elle ait écrite de ce roman. Une phrase programme, une phrase qui pose les choses.

Maylis de Kerangal

Après avoir répondu à plusieurs questions lors de l’entretien, la parole est donnée aux lecteurs présents et trois questions pertinentes sont posées, dont l’une concernant son impression de mère face au décès d’un fils, elle y répond de cette manière :

« Quand j’écris je m’arrache de ma vie. J’écris pour ne plus être moi. « 

Maylis de Kerangal & Bénédicte Junger

A noter que « Corniche Kennedy » et « Réparer les vivants » seront adaptés au cinéma.

La soirée se poursuit par une séance de dédicace et un petit pot, où les discussions vont bon train et où d’innombrables sourires illuminent le visage des présents.

médiathèque robertsau

Maylis de Kerangal

 La soirée s’achève, il est 22h. Quelle belle rencontre!

Nous partons dîner dans une institution strasbourgeoise et achevons cette incroyable journée par un dessert et trois fourchettes. La simplicité, vous ai-je dit…

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