« De manière générale, je suis quelqu’un qui attend. J’attends que le jour se lève, que la nuit tombe, que la terre s’ouvre en deux. J’attends qu’on me téléphone et quelquefois, je ne réponds même pas. J’attends le serveur du bistrot d’à côté, puis j’attends mon verre, puis mon second verre. J’attends les miracles, les langues exotiques, les licornes zébrées. Le nez levé au ciel quand la nuit s’évapore, j’attends l’étoile filante ou une manifestation extraterrestre. Je m’attends moi-même, régulièrement, quand ma pensée se perd et que je me retrouve debout au milieu de la cuisine, où je m’étais pourtant rendue pour une raison précise mais que j’ai oubliée en passant devant la fenêtre. »
Delphine Bertholon in Cœur-naufrage
Relire ce passage du roman de Delphie Bertholon me remplit de bonheur. C’est un livre magnifique.
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J’attends d’attendre la prochaine attente.
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