Romain Puértolas : « La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la Tour Eiffel »

la petite fille

Présentation de l'éditeur : "« Chaque seconde qui passait était une seconde de vie perdue pour Zahera. Car la maladie progressait à pas d’ogre et l’hôpital, là-bas, n’avait pas les moyens techniques de s’en occuper. La petite fille ne devait donc son salut qu'à sa volonté de fer, et à l’espoir, maintenant, que sa maman vienne la chercher au plus vite. » R. P.
Alors que la jeune et jolie factrice parisienne Providence Dupois s’apprête à partir en Afrique chercher la petite fille qu’elle aime le plus au monde, un volcan islandais se réveille, paralysant l’ensemble du trafic aérien européen. D’aéroport en monastère tibétain, commence alors pour elle le plus haletant et le plus prodigieux des voyages. L’amour donne des ailes. Êtes-vous prêt à vous envoler ?"

Romain Puértolas c’est le jeune romancier quarantenaire qui a percé le marché littéraire comme une fusée avec L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea. Son deuxième roman m’a cependant décontenancée quant à la qualité de l’écriture alors que j’étais plus que favorable à propos du dernier paru Re-vive l’empereur.

La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel avait tous les bons ingrédients pour me ravir. Cela n’a pas fonctionné. Pétri de bons sentiments, d’idées loufoques mais hélas aussi de quelques tics de langage (traductions idiomatiques ratées de l’espagnol vers le français au mieux, mauvais style au pire, à vous de choisir…) ce roman a eu raison de mon bel enthousiasme. Romain Puértolas développe parfois un style qui accroche et ralentit la lecture. Par exemple, dans cette phrase  « Finalement dans internet ou dans la vraie vie, tout la ramenait à son nuage. » il y a comme un souci de construction, je vous laisse corriger la préposition incorrecte. C’est dommage parce qu’après avoir accepté le côté simpliste du conte de fée pour adulte, la forme n’élève pas le contenu.

« Elle avait appris que dans la vie, il suffisait de s’entourer des bonnes personnes pour réaliser ses rêves. Que rien n’était impossible lorsqu’on désirait plus que tout quelque chose et que le destin mettait la personne adéquate sur notre chemin. »

Partant d’une vraie bonne idée, Romain Puértolas enchaîne néanmoins les clichés et finit même par agacer son lecteur. L’aphorisme court et le bon sentiment dégoulinant réunis, c’est parfois too much…

« Le plus important est ce en quoi vous croyez. Que ce soit la vérité ou pas. La croyance est parfois plus importante que la vérité. »

Ce roman me donne l’impression d’avoir été écrit trop rapidement. Le style en pâti lourdement et c’est bien dommage car Re-vive l’empereur répond à toutes mes attentes quant à la qualité et l’originalité d’un roman.

Je souhaite à cet auteur de ne pas succomber aux sirènes du vite fait mal fait, du vite emballé et vite oublié. Il serait de bonne augure de présenter des histoires abouties tant sur le fond que sur la forme. Il serait dommage qu’il cède à la facilité et se range dans la catégorie de ces livres que beaucoup comme moi abhorre : des livres marketing qui sont d’ailleurs plutôt écrits par des publicitaires en mal de reconnaissance et à la recherche de l’insight littéraire (qui à mon sens n’existe pas).

Romain Puértolas, La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel, Le livre de poche, février 2016, 288 pages, 7.10 euros 
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