Ali Zamir : « Anguille sous roche »

 

Présentation de l'éditeur : "Quelque part dans l’océan Indien, une jeune femme se noie. Ses forces l’abandonnent mais sa pensée, tel un animal sur le point de mourir, se cambre : dans un ultime sursaut de vie et de révolte, la naufragée nous entraîne dans le récit de sa vie... Roman aussi étourdissant qu'envoûtant, qui n'est pas sans rappeler L'Art de la joie de Goliarda Sapienza par la beauté de son héroïne et la force de sa langue, Anguille sous roche est un miracle littéraire : « On entre dans Anguille sous roche comme en eaux troubles. Je l’ai lu debout, gîtant comme un mât dans la houle, ballotté par le flux verbal de la mélopée obsédante et hypnotique d’Anguille, l’héroïne narratrice. Je me suis laissé emporter dans les flots de sa prose organique et vivante, une seule longue phrase rythmée par la nécessité et l’urgence, proche de la tradition orale. Et j’ai glissé sur les lames de sa pensée, avec ses errements, ses certitudes et ses cris de colère. […] Dans cette histoire de jeune fille pas sage, de passage, de traversée et de passeur, la voix ultramarine d’Anguille sous roche ouvre un sillon qui n’est pas près de se refermer. » (Laurent Boscq)

68 (2)

Ali Zamir est né en 1987 aux Comores. Grâce à l’obtention d’une bourse, il part étudier les lettres modernes à l’Université du Caire, où il obtient un master en 2010. C’est en exil dans cette ville qu’il conçoit, entre 2009 et 2010, la première version du roman  Anguille sous roche.

Anguille est une jeune comorienne déterminée à vivre libre. Alors qu’elle est entrain de se noyer, elle se remémore sa vie, ses combats, ses espoirs et ces choix qui l’ont inexorablement menée à se brûler les ailes.

Si la mer est omniprésente dans le roman,  du labeur des pêcheurs au prénom de l’héroïne, elle est aussi symbole d’un emprisonnement. En effet, on ne peut vivre ses rêves d’ailleurs sur l’île autonome d’Anjouan qu’en la quittant pour un eldorado (Mayotte) relevant plus de l’introuvable Atlantide que du Mont Parnasse.

Ali Zamir enchante son lecteur par une langue syncopée qui n’est pas sans évoquer le roulis des vagues. Profondément hypnotique, il crée une histoire mi-conte mi-manifeste où il enchaîne avec souplesse et légèreté des phrases programmes qui bouleversent et questionnent le lecteur.

« L’âme c’est une sorte de lampe invisible qu’on nous prête pour un laps de temps dans cette scène obscure qu’on appelle monde. »

Chant pour la liberté des corps, des âmes, ce roman vous entraînera là où vous n’êtes jamais allés par la grâce d’une seule phrase où l’on se perd et se retrouve plus que jamais, vivant.

« On peut triompher en contraignant un corps à rester inerte comme un cadavre, mais jamais une âme à briser ses ailes pour devenir un otage cloué au sol »

Ce livre va changer votre vie.

Ali Zamir, Anguille sous roche, Le Tripode, septembre 2016, pages, 19 euros 

5 commentaires sur « Ali Zamir : « Anguille sous roche » »

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.