Antonin Varenne : « La toile du monde » #RL2018

La Toile du Monde est un roman kaléidoscope. Roman historique, roman de mœurs, roman d’éducation et d’aventure, il entraîne le lecteur en pleine exposition universelle de Paris en 1900. C’est à travers le regard d’une jeune journaliste américain que le lecteur va être immergé dans une histoire à rebondissements qui fait sens encore aujourd’hui.

L’éventail des thèmes très riche, offre des pistes de réflexion sur l’intégration, le poids de la société, l’émancipation féminine et les luttes de pouvoir.

Aileen Bowman est un personnage fascinant, moderne, grave. Son regard sur la société française est à la fois dur et tendre. Si elle viens effectivement en France pour son métier de journaliste, elle va mener en parallèle une enquête sur sa famille, sur ses origines.

« Son père blanc lui avait appris que ceux de sa race utilisaient les mots non pour dire les choses, mais pour les cacher : « Ils en ont tant qu’il est impossible de savoir ce qui est une histoire inventée, un mensonge ou une vérité dans les discours. Ils écrivent même des livres qui sont des histoires fausses, des romans, pour raconter autrement la réalité. Dedans, des personnages imitent les vrais hommes, que les lecteurs aiment croire à leur tour, pour se faire peur, se réjouir ou se prendre pour des héros. Ce sont des mots qui cachent d’autres mots, des mots-mensonges. » « 

J’ai aimé lé rythme, la présence de la symbolique indienne, la lutte pour l’émancipation féminine et ce questionnement discret mais tenace sur l’amour vrai.

La toile du monde est la fin de la trilogie Bowman, il n’est pas nécessaire d’avoir lu les précédents romans pour comprendre le dernier opus, mais les précédents (Trois mille chevaux vapeur et Equateur) permettent de tirer des fils intéressants sur l’héritage de la soif de liberté.

« Si la mémoire était une pomme, la nostalgie serait le ver qui s’en nourrit et dévore sa demeure. »

Présentation de l'éditeur : " Aileen Bowman, trente-cinq ans, journaliste, célibataire, est venue couvrir l’événement pour le New York Tribune. Née d’un baroudeur anglais et d’une française utopiste, élevée dans le décor sauvage des plaines du Nevada, Aileen est un être affranchi de tout lien et de toute morale, mue par sa passion et ses idéaux humanistes. Au fil d’un récit qui nous immerge au cœur de la ville en chantier, du métropolitain naissant aux quartiers des bordels chers aux peintres, la personnalité singulière d’Aileen se confond avec la ville lumière. Un portrait en miroir qui dessine la toile du monde, de l’Europe à l’Amérique, du XIXe et au XXe siècle, du passé d’Aileen à un destin qu’elle n’imagine pas."

Antonin Varenne, La toile du monde, Albin Michel, août 2018, pages, 21.50 euros

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